Les questions se multiplient dans la région de Menaka au Mali suite à la mort de civils par dizaines ces dernières semaines et derniers jours. Les victimes appartiennent essentiellement à deux commaunutés, les Touarègues daoussahak et les Peuls. Difficile pour l’heure de dire si ces civils ont été tués par des terroristes, par des forces qui luttent contre ces terroristes ou s’ils sont victimes d’amalgames et de représailles sur des bases communautaires. Suite à ces violences, la force française Barkhane se retrouve au coeur d’une polémique.
La force Barkhane est accusée par certaines voix de complicité, puisqu’elle travaille ponctuellement dans la région avec les groupes armés du MSA et du GATIA qui sont accusés d’être responsables de certaines des exactions constatées.
MSA et GATIA ont jusque-là démenti toute responsabilité. Dans son point presse hebdomadaire, le porte-parole de l’état-major des armées qui s’est lui-même rendu dans la région ces derniers jours a ce jeudi démenti toute complicité. Patrick Steiger confie n’avoir reçu aucun signalement, aucune plainte dans ce sens : « Nous, on a rien constaté de tel. S’agissant ensuite de la façon dont on opère, on n’opère pas n’importe comment, pas à n’importe quel prix. Oui, on n’hésite pas, sur le terrain au cas par cas, ponctuellement, à s’appuyer sur les groupes de défense locaux, ça oui. Mais quand je dis que ce n’est pas à n’importe quel prix, c’est pas pour que ça ne serve pas de blanc-seing pour faire n’importe quoi et c’est très clair ».
Pour Barkhane, les derniers massacres ont été commis par des terroristes dont le but est clair : tenter de déstabiliser les équilibres locaux, et susciter des représailles en vue des déclencher des conflits communautaires.
Le parti malien d’opposition Parena exprime sa profonde inquiétude devant l’escalade de la violence dans la région de Menaka. Le Parena se dit préoccupé par le silence et l’inaction du président Ibrahim Boubacar Keïta et appelle à une prise de conscience générale ainsi qu’ à un sursaut national.
rfi