La tension reste vive dans la région de Mopti après une attaque dans la localité de Koumaga, dans le cercle de Djenné au Mali. Les faits se sont produit samedi 23 juin. Au moins 32 civils peuls ont été tués, selon la principale association peule du Mali. Le gouvernement, dans un communiqué, indique qu’« une mission des FAMA d’interposition dépêchée sur les lieux a découvert seize corps et d’importants dégâts matériels ». Les assaillants portaient des habits de chasseurs traditionnels dozo. Les leaders de la communauté peule du Mali, citant des survivants de l’attaque, s’interrogeaient toutefois dans la matinée de ce dimanche sur l’identité réelle de ces assaillants.
Abdoul Aziz Diallo est le président de Tabital Pulaaku, la plus importante association des Peuls du Mali. A son domicile de Bamako, les informations sur les tragiques événements du terrain arrivent.
Koumaga, gros village du centre du Mali. C’est là, ce samedi, que les chasseurs traditionnels communément appelés « dozo », armés, arrivent. « Ils ont d’abord exécuté un homme avant d’entrer dans le village… Puis ils ont tiré sur tous les hommes dont ils croisaient la route », explique Ousmane Dicko, administrateur de l’association à Mopti.
« Ils ont encerclé tous les villages. Il y a les Peuls, il y a les Dogons, il y a les Soninkés, il y a les Malinkés et il y a d’autres personnes, mais ils ont ciblé les familles peules. Ils se sont mis à tuer. Ils ont tué. Ils ont tué… Ils ont tué des femmes, ils ont tué des enfants. Généralement, le matin, les gens sortent les animaux. Donc, tous les gens qu’ils ont trouvés dehors avec les animaux, même des petits enfants, ils les ont tués. Ils les ont froidement assassinés », précise Abdoul Aziz Diallo.
Sur place, un commerçant peul raconte : « Personne ne s’attendait à une tuerie… Des enfants de 7 à 12 ans ont été tués », poursuit-il, « ainsi que des personnes de plus de 60 ans ». Il a été contraint de fuir dans un village voisin.
Deux élus du centre du Mali, interrogés séparément par RFI, confirment cette version des faits. L’un d’eux précise même que les assaillants viendraient du cercle du Macina… dans la région de Ségou.
Après l’intervention des assaillants, un bilan provisoire des victimes civiles a été établi.
« Actuellement, on a pu retrouver 32 corps et nous avons les noms. Il y a à peu près huit que l’on n’a pas retrouvés », rapporte Abdoul Aziz Diallo.
« Ce qui se passe est grave. Evitons les amalgames. Evitons de considérer tous les Peuls comme des terroristes jihadistes », a ajouté ce leader de la communauté peule du Mali.
Le gouvernement a également réagi par l’intermédiaire de son porte-parole.