Après le coup d’État de fin mai, le Mali a été suspendu de plusieurs organisations, notamment de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Parmi les conditions pour que le pays retrouve sa place au sein de l’institution sous-régionale, il y a le respect de la durée de la transition, c’est-à-dire des élections présidentielles et législatives fin février 2022.
Mais dans la capitale malienne, il y a des voix discordantes. Une association de femmes de Kati demande ouvertement le prolongement de la durée de la transition, alors que le Premier ministre et le président de transition parlent de « respect des échéances ».
Dans cette ville de garnison située près de Bamako où généralement rien ne se fait sans les militaires, devant plusieurs centaines de femmes et enfants, Bakayoko Mariam Coulibaly, présidente du Collectif de femmes leaders de la localité, a demandé le prolongement de la durée de la transition : « Nous, femmes leaders, avons pris l’engagement et ce n’est autre que le prolongement de la transition, le prolongement de la durée de la transition afin d’assurer aux Maliens des élections crédibles ».
Son intervention est diffusée ensuite à la télévision nationale, ce qui a provoqué un grincement de dents chez des hommes politiques maliens qui soupçonnent une manœuvre de pouvoir. Mais profitant d’une visite à Bamako du président de la Guinée-Bissau, le président de la transition, le colonel Assimi Goïta a précisé sur le sujet : « Conformément à nos engagements tenus lors du sommet de la Cédéao qui concernent la tenue des élections à la date prévue, des instructions ont été transmises au Premier ministre de veiller sur ces différents aspects ».
Après, c’était au tour du Premier ministre malien Choguel Maïga d’aborder la question au cours d’un séminaire gouvernemental : « Nous allons actualiser le programme du travail du gouvernement pour l’adapter aux urgences et au temps imparti ». Cela suffira-t-il pour rassurer les uns et les autres ? Réponse bientôt.