Au Mali, ils préfèrent parler de « sortie nationale » plutôt que de grève, pour montrer que c’est l’ensemble du territoire qui est concerné. Mais, depuis le lundi 21 novembre, et jusqu’à la fin de la semaine, l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) appelle bel et bien à déserter les bancs des collèges, lycées, universités et grandes écoles du pays. Le mouvement porte des revendications purement sectorielles, mais il dénote aussi une grogne sociale montante.
Retards accrus dans les paiement des allocations financières, infrastructures en mauvais état, absence de connexion internet, insécurité, classes surpeuplées, manque de professeurs : une vingtaine de revendications aussi précises que diverses justifient cet appel de l’Association des élèves et étudiants du Mali à déserter les cours.
L’association déplore les engagements non tenus
Cette association a été créée en 1990 pour mener la lutte contre l’ex-président dictateur, le général Moussa Traoré et pour demander l’avènement du multipartisme au Mali. Aujourd’hui, l’organisation déplore les engagements non tenus des autorités maliennes de transition.
Pour Mamadou Maïga, porte-parole de l’AEEM, « cela fait deux ans maintenant que nous avançons les mêmes problèmes au niveau de notre ministère de tutelle, des engagements ont été pris qui n’ont pas été honorés. Pendant deux ans, nous avons écouté et dialogué, nous avons annulé nos mots d’ordre de grève, mais nous voyons que la ligne ne bouge pas. »
Doléances prises en compte
L’AEEM assure que le mouvement est extrêmement suivi, « à plus de 90% » selon Mamadou Maïga. Le ministère malien de l’Education nationale affirme, dans un communiqué publié le 21 novembre à l’issue d’une rencontre avec deux représentants de l’AEEM, que les doléances des étudiants sont bien prises en compte dans les plans d’action du gouvernement, que certaines réponses ont déjà été apportées, et indique « mettre tout en œuvre pour trouver des solutions ».