Mali : « La situation humanitaire s’aggrave… », prévient l’envoyé de l’Onu

Mali : « La situation humanitaire s’aggrave… », prévient l’envoyé de l’Onu

Plus d’1,8 million de personnes au Mali risquent d’avoir un besoin immédiat d’aide alimentaire d’ici août, soit le plus haut niveau enregistré depuis 2014, a prévenu lundi le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Mali, El-Ghassim Wane, devant le Conseil de sécurité.

M. Wane a rappelé qu’en 2022, 7,5 millions de personnes auront besoin d’assistance humanitaire dans le pays, contre 5,9 millions en 2021. Le nombre total de déplacés s’élève à 370.000.

Le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Mali, qui est également le chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), a qualifié la situation sécuritaire d’« instable » et même de « particulièrement préoccupante » dans la zone des trois frontières et dans le Centre du Mali.

« Dans le Centre du Mali, l’insécurité est alimentée par une combinaison de conflits intercommunautaires, de problèmes de gouvernance de longue date, et par l’activité de groupes d’extrémistes violents ciblant les civils, les forces maliennes et la MINUSMA », a développé M. Wane, évoquant des attaques dans la région de Ménaka ayant fait « des centaines de morts et de déplacés ».

À Ménaka, une ville de l’est du pays proche de la frontière tchadienne, la MINUSMA a établi des plans d’urgence pour renforcer temporairement sa présence en troupes et en matériel.

Dans ce contexte difficile, la MINUSMA a été entravée dans ses opérations terrestres et aériennes, et a connu d’importants retards dans la rotation de son personnel en uniforme d’Afrique de l’Ouest. M. Wane a pourtant souligné à quel point la liberté de mouvement était essentielle pour l’efficacité de la Mission.

L’envoyé de l’ONU a aussi indiqué que, de janvier à mars 2022, les violations des droits de l’homme avaient « fortement augmenté », entraînant la mort de 543 personnes contre 128 au trimestre précédent. « La liste des auteurs présumés inclut non seulement des groupes extrémistes, mais aussi les forces de sécurité maliennes dans le Centre du Mali », a-t-il pointé.