L’armée malienne mène actuellement une offensive « de grande envergure » dans le centre du pays dans laquelle plusieurs jihadistes ont été tués, a indiqué lundi le gouvernement. Cette opération fait suite aux récentes attaques meurtrières qui ont causé la mort d’une centaine de soldats maliens en l’espace d’un mois.
Le communiqué publié lundi 11 novembre annonce que l’opération menée avec le soutien de l’armée de l’air malienne fait suite à deux attaques meurtrières récentes des jihadistes dans lesquelles une centaine de soldats maliens ont trouvé la mort en un mois. Il s’agissait des plus lourdes pertes par l’armée malienne depuis des années. Face à ces revers, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta avait ordonné l’élaboration d’un « nouveau concept opérationnel qui donne une part importante à l’offensive ».
Opération Bourgou 4
L’actuelle offensive coïncide avec Bourgou 4, opération menée par la force antijihadiste française Barkhane aux côtés des armées locales dans la région dite des trois frontières, Mali-Niger-Burkina Faso. La ministre française des Armées Florence Parly avait annoncé le lancement de Bourgou 4 la semaine dernière lors d’une visite dans la région.
« Les forces de défense et de sécurité du Mali ont engagé depuis quelques jours une offensive de grande envergure contre les bases terroristes dans certaines localités du centre du pays », a indiqué le gouvernement malien dans le communiqué. « Plusieurs terroristes » ont été tués, dit-il sans préciser le nombre, « des véhicules et motos brûles, des cartes d’identité de plusieurs nationalités retrouvées sur les lieux et des effets militaires récupérés ».
Le gouvernement a par ailleurs formellement démenti la prise, véhiculée sur les réseaux sociaux, d’engins blindés par les jihadistes lors de leurs assauts récents contre les positions de l’armée malienne. L’armée malienne avait déjà indiqué au cours du week-end « reconsidérer (sa) posture opérationnelle » et se replier à ce titre de ses positions isolées près de la frontière du Niger et du Burkina Faso pour se regrouper sur des places plus fortes.
La dégradation de la situation sécuritaire dans le pays et la dureté des revers subis ont renforcé les interrogations sur la capacité de l’armée malienne à faire face aux agissements jihadistes et aux autres violences auxquelles le Mali est en proie depuis 2012 et qui ont fait des milliers de morts, civils et combattants. Les violences, qui ont démarré dans le nord, se sont étendues au centre et aux pays voisins.