Mali: le dialogue national inclusif s’achève sur quatre résolutions

Le dialogue national inclusif s’est achevé à Bamako ce 22 décembre. La cérémonie de clôture a réuni environ 3 000 personnes parmi lesquelles le président malien, Ibrahim Boubacar Keita, et l’ancien président Amadou Toumani Touré. Quatre résolutions ont été lues.
« La boussole du Mali nouveau est déjà décidée par le dialogue national », a déclaré le président malien Ibrahim Boubacar Keïta au cours de la cérémonie de clôture du dialogue national inclusif. Dans la salle, environ 3 000 personnes étaient présentes, parmi lesquelles l’ancien président Amadou Toumani Touré, très applaudi. Quatre résolutions ont été lues.

La première porte sur les futures élections législatives. Le mandat des actuels députés est officiellement terminé depuis le 31 décembre 2008. Il a été prorogé à deux reprises et prend fin le 2 mai prochain. La résolution demande des législatives avant cette date.

« Main tendue » d’IBK à l’opposition

Une autre résolution insiste sur l’organisation du prochain référendum et le projet de la nouvelle Constitution, avec la participation de tous. La sécurité pour tous et la relecture de certains articles de l’Accord de paix d’Alger figurent dans les autres résolutions.

Lors de ce dialogue, les participants ont également parlé de gouvernance, de jeunesse et de la nécessité de construire des routes entre le sud et le nord du Mali.

Venus du Nord, les ex-rebelles ont participé au dialogue. Moment fort de la rencontre : un ex-rebelle indépendantiste s’est levé au cours d’une plénière pour dire « Je suis Malien ». Émotion et tonnerre d’applaudissements.

Mais la quasi-totalité de l’opposition a boycotté la rencontre. « Ma main reste tendue », a déclaré dans son allocution de clôture le président IBK.

►À lire aussi : Mali: le dialogue national inclusif, solution pour sortir de la crise ?

J’ai promis de faire tout ce qui me sera possible dans des conditions de la loi, dans l’intérêt supérieur de la République […] Je saisis tout l’enjeu de l’exercice que vous venez de conduire avec brio et maturité
Quid de discussions avec Kouffa et Ag Ghaly ?

Dans les résolutions en revanche, on n’a pas trouvé trace d’un souhait exprimé par de nombreux participants : le dialogue avec Amadou Kouffa et Iyad Ag Ghaly. Le sujet est-il tabou ? Y a-t-il des négociations plutôt discrètes ?

Peu avant la lecture des résolutions, ce délégué au dialogue national inclusif rappelait qu’au cours des débats, de nombreux intervenants avaient suggéré de dialoguer avec Amadou Kouffa et Iyad Ag Ghaly, les chefs jihadistes du centre et du nord du Mali. « Il a été adopté à l’unanimité de dialoguer avec Iyad et Amadou Kouffa. »

Mais pas de trace de cette volonté affichée dans les résolutions. Que s’est-il passé ? Peut-être parce que les États-Unis ont inscrit les deux noms sur la liste des terroristes recherchés, murmure un autre participant. Réplique du délégué précédemment interrogé : « le tout-guerre ne marche pas. Sous d’autres cieux, les puissances négocient avec les terroristes. Pourqioi nous ne pourrions pas le faire, pour soustraire nos frères maliens des griffes de ce mal qui nous mine aujourd’hui ? »

Autre question : en ne faisant pas mention de ce voeu exprimé par certains lors du dialogue national inclusif, a-t-on voulu dire en réalité : « nous vous avons compris, mais nous allons agir en toute discrétion » ? Récemment, un avocat a défrayé la chronique : preuve à l’appui, il a affirmé avoir rencontré le prédicateur radical Amadou Kouffa, avec la bénédiction d’au moins deux autorités, a-t-il précisé. Le gouvernement malien a démenti.

rfi