La colère des Israéliens d’origine éthiopienne est montée d’un cran ce mardi 2 juillet. Alors qu’un jeune homme de la communauté, tué par un policier ce dimanche 30 juin, était enterré, des manifestations spontanées ont éclaté dans plusieurs villes du pays. Les protestaires dénoncent le racisme dont ils se disent victimes. 47 policiers ont été blessés et 60 personnes arrêtées.
Le spectre des émeutes de 2015 refait surface. Deux policiers avaient alors frappé à mort un Israélien d’origine éthiopienne. Pour la deuxième journée consécutive ce mardi 2 juillet, des manifestants ont bloqué d’importants axes de circulation, créant d’immenses embouteillages. Et le mouvement a pris de l’ampleur : des milliers de personnes ont participé à ces protestations, dans le Nord où l’incident mortel de ce dimanche 30 juin a eu lieu, mais aussi autour de Tel Aviv, Jérusalem et jusque dans le Sud près d’Ashdod.
Les rassemblements ce mardi ont commencé après les funérailles du jeune homme tué dimanche. « Nous voulons la justice. Nous exigeons que le meurtrier ait ce qu’il mérite, » a déclaré le père de la victime au cours de la cérémonie. « Mettez fin aux meurtres, mettez fin au racisme ! » scandaient les manifestants. Des pneus ont été brûlés, quelques voitures incendiées et des projectiles lancés en direction des policiers.
Par crainte d’attiser la colère, la police a dans une grande mesure laissé ces rassemblements se tenir. Mais face à la montée des violences, elle affirme qu’elle empêchera désormais toute manifestation non déclarée.
Alors que la communauté d’origine éthiopienne a reçu ces derniers jours des marques de soutien de la plupart des partis politiques, le Premier ministre Benyamin Netanyahu a tenté d’afficher à son tour sa solidarité, tout en jouant la fermeté : « Nous embrassons la communauté éthiopienne. Ce ne sont pas de simples mots, » a déclaré le chef du gouvernement israélien. Mais il a également précisé : « Nous ne tolèrerons pas que les routes soient bloquées. »