Les partis politiques et mouvements de la société civile regroupés autour de la plateforme Aar li nu bokk vont remettre ça demain après la mobilisation réussie du vendredi dernier à la place de la Nation. Mais cette fois-ci, ils vont mettre en avant les syndicats regroupés autour du G7. Cette jonction entre ces deux entités se justifie par ce qu’elles appellent «l’attachement des sénégalaises et sénégalais à la bonne gouvernance et la transparence dans la gestion des ressources naturelles, en particulier le pétrole et le gaz; les demandes et exigences des travailleurs du Sénégal pour une revalorisation de leurs salaires et l’amélioration de leurs conditions de travail». A cet effet, Aar li nu bokk dit regretter «la réponse méprisante opposée par Macky Sall aux légitimes demandes formulées par les travailleurs le 1er Mai dernier sous le motif fallacieux que le budget du Sénégal ne saurait supporter de telles augmentations». La plateforme se dit également persuadée qu’une gestion équitable et transparente des ressources naturelles découvertes au Sénégal pourrait résoudre tous les problèmes soulevés par les travailleurs des secteurs public et privé, notamment dans l’éducation, la santé, l’emploi des jeunes, etc. «Considérant que plusieurs syndicats de travailleurs et d’autres composantes essentielles des forces vives de la Nation ont adhéré au combat de AAR LI NU BOKK et portent les exigences du mouvement pour la Transparence», explique encore la Plateforme qui appelle tous les Sénégalais à se joindre à la grande marche nationale des travailleurs prévue le vendredi 28 Juin 2019 à partir de 15h. La marche se déroulera sur l’avenue Bourguiba. Elle partira de l’Ecole normale supérieure (Fastef) et se terminera au rond point du Jet d’eau.
«Cet événement, constitue une étape dans la réponse graduelle que nous entendons apporter au pied de nez fait au monde du travail le mercredi 1er mai 2019 par le Président de la République», affirment les organisateurs de la marche des travailleurs qui rappelle que ce jour, recevant les Centrales syndicales pour la traditionnelle cérémonie de remise des cahiers de doléances, le président de la République a, de manière désinvolte, snobé le monde du travail. «Contrairement aux usages, qui veulent que le chef de l’Etat nourrisse l’espoir, rassure ces concitoyens même dans les moments d’incertitude, il a dépeint un tableau sombre de notre économie aux antipodes du tableau fort reluisant qu’il a vendu lors de la campagne électorale pour se faire réélire», soulignent les syndicalistes au cours d’une conférence de presse tenue hier. En outre, ajoutent-ils, «versant dans la provocation, il a, sans sourciller, classé les préoccupations des travailleurs dans le registre de la surenchère et écarté toute possibilité de revalorisation des salaires dans la fonction publique et de correction du système de rémunération dont tout le monde convient de l’iniquité. Pour le secteur privé, il demande au patronat de consentir une modeste hausse de 3%, très en deçà des attentes».
Aujourd’hui que le contexte électoral est dépassé, qu’un nouveau Gouvernement a été mis en place, les travailleurs attendent du président de la République, qui soutient ouvrir l’ère du fast track, le strict respect des engagements du Gouvernement vis-à-vis de tous les partenaires sociaux et le strict respect des libertés syndicales.
«Les travailleurs alertent l’opinion nationale et internationale sur les conséquences fâcheuses qui découleraient des velléités de reniement des engagements par les autorités.
D’ores et déjà, nous appelons tous les travailleuses et travailleurs du Sénégal à la mobilisation et à la mise en place d’un large front social pour défendre l’avenir du travail en exigeant du Gouvernement une gestion transparente des ressources naturelles (pétrole, gaz, zircon, fer, or…..) dont l’exploitation devrait profiter à tous les secteurs d’activités», précisent encore les manifestants de demain.