Organisateurs de la « Grande marche du retour » et factions palestiniennes ont appelé les Palestiniens de l’enclave à se rassembler une nouvelle fois le long de la frontière avec Israël. Vendredi dernier, les heurts entre protestataires et soldats israéliens avaient entraîné la mort de 19 Palestiniens. C’était la journée la plus sanglante depuis la fin de la dernière guerre à Gaza en 2014.
Avec notre correspondant à Jérusalem, Guilehm Delteil
Dès le début de la matinée, ce vendredi, des centaines de protestataires sont arrivés sur les cinq camps installés au pied de la barrière. Il s’agit essentiellement de jeunes hommes. Et les gens continuaient d’arriver sur place à la mi-journée.
Après la grande prière hebdomadaire, d’autres personnes étaient en chemin vers les points de rassemblement. Selon le dernier décompte de l’armée, 6 000 Palestiniens se trouvaient ainsi, vers midi, à proximité de la barrière. Le pic de mobilisation devait être atteint en début d’après-midi.
Plusieurs colonnes d’épaisses fumées noires étaient aussi visibles : les protestataires palestiniens ont mis le feu à des pneus pour perturber la vision des tireurs d’élite de l’armée israélienne. Certains ont également jeté des pierres en direction des soldats.
Des « émeutes », selon Tsahal
Pour l’armée israélienne, ces rassemblements sont des « émeutes ». Elle redit qu’elle « ne permettra aucune brèche dans les infrastructures sécuritaires ».
Ce matin, elle a fait usage de gaz lacrymogènes et de balles réelles, mais dit avoir tiré dans les jambes de dix personnes.
Selon le ministère de la Santé à Gaza, deux Palestiniens ont été tués par des tirs de soldats israéliens à l’est de la ville de Gaza, et à l’est de celle de Khan Younès, et quelque 250 blessés.