Matshidiso Moeti, “…œuvrer à la reconnaissance de la médecine traditionnelle africaine.”

La directrice régionale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Afrique, Matshidiso Moeti, a fait part de son ambition d’œuvrer à la reconnaissance de la médecine traditionnelle africaine.

‘’Mon ambition personnelle est que la médecine traditionnelle africaine soit plus pleinement reconnue sur le plan international’’, a-t-elle déclaré à l’occasion de la Journée de la médecine traditionnelle africaine, célébrée le 31 août de chaque année.

Mme Moeti a saisi cette célébration pour réitérer ‘’l’engagement de l’OMS à promouvoir des médicaments traditionnels sûrs et efficaces pour un meilleur bien-être des populations’’.

Elle a uni sa voix à ‘’celles qui ont lancé un appel en faveur de la troisième décennie de la médecine traditionnelle africaine’’, laquelle ‘’donnera, dit-elle, l’occasion d’exploiter au mieux le plein potentiel que recèle la médecine traditionnelle africaine’’.

‘’Je lance un appel aux gouvernements, aux institutions universitaires et de recherche, aux praticiens et au secteur privé pour le renforcement de leur collaboration. En travaillant de concert, les parties prenantes peuvent élargir l’accès aux médicaments traditionnels de qualité fournis par des équipes de soins de santé intégrées dans les systèmes de santé nationaux’’, a-t-elle souligné dans une déclaration parvenue à l’APS.

La Journée de la médecine traditionnelle africaine ‘’revient’’ cette année sur les progrès accomplis au cours des deux dernières décennies pour ‘’donner plus d’importance à la médecine traditionnelle dans les systèmes de santé nationaux’’.

Matshidiso Moeti considère la médecine traditionnelle comme une ‘’industrie prometteuse que les pays africains peuvent exploiter plus et exporter à l’international’’.

Elle rappelle que la médecine traditionnelle africaine a fait parler d’elle pendant la pandémie de Covid-19, avec ‘’les débats intenses qui ont entouré l’utilisation du Covid-Organics en tant que traitement potentiel de la [maladie à coronavirus]’’.

Des progrès considérables en deux décennies

Dans sa déclaration, Moeti s’est appesantie sur ‘’quelques-uns des progrès considérables qui ont été accomplis’’ au cours de ces deux dernières décennies.

‘’Quarante pays se sont désormais dotés de politiques sur les médicaments issus de la pharmacopée traditionnelle, contre huit pays en 2000 ; en outre, nombre de ces pays ont intégré la médecine traditionnelle dans leurs politiques nationales de santé et établi des cadres réglementant la pratique des tradipraticiens de santé’’, a-t-elle indiqué.

La directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique signale que des établissements universitaires de 24 pays ont introduit des cours sur la médecine traditionnelle dans les programmes de formation en pharmacie et en médecine.

‘’Dans 17 pays, des passerelles d’orientation-recours sont établies entre les tradipraticiens de santé et les praticiens de la médecine conventionnelle, et huit pays renforcent la prestation intégrée des services de la médecine traditionnelle et des services de la médecine conventionnelle.’’

Selon elle, ‘’aujourd’hui, il existe plus de 34 instituts de recherche dédiés aux médicaments issus de la pharmacopée traditionnelle africaine. Dans 15 pays, des financements publics sont régulièrement alloués à la recherche dans le domaine de la médecine traditionnelle’’.

Mme Moeti rappelle que ‘’près de 90 autorisations de mise sur le marché ont été délivrées dans les pays pour des médicaments à base de plantes, et plus de 40 médicaments issus de la pharmacopée traditionnelle figurent sur des listes nationales de médicaments essentiels’’. Elle dit avoir remarqué une intensification de la culture à grande échelle de plantes médicinales et une hausse de la production locale de médicaments à base de plantes.

D’après elle, ces ‘’accomplissements’’ attestent des progrès considérables réalisés en ce qui concerne la réglementation et la promotion de la médecine traditionnelle africaine.

‘’Pour consolider ces acquis, affirme-t-elle, il faut recueillir plus de données sur l’innocuité, l’efficacité et la qualité des décoctions traditionnelles à base de plantes, veiller à une application plus stricte des cadres de réglementation existants et concevoir de meilleures plateformes pour partager et protéger les savoirs médicaux traditionnels pour les générations futures.’’