À Nouakchott ou en province, la campagne présidentielle mauritanienne continue jusqu’à ce vendredi minuit, avant le scrutin de ce samedi 22 juin. Les candidats usent de différentes techniques pour mobiliser les électeurs.
Un camion fonce à toute allure dans les rues du quartier Riyadh dans le sud de Nouakchott. « Nous la jeunesse, nous constituons 70 % de la population » peut-on entendre. Sur la remorque, une cinquantaine de militants de Biram Dah Abeid, le candidat anti esclavagiste, sont survoltés et ameutent, partout où ils passent. « À chaque fois que nous marchons 500 mètres, on s’arrête, on fait le show, on transmet le message pour pouvoir conscientiser ces jeunes-là et faire comprendre l’avenir de la Mauritanie à partir de la jeunesse », raconte l’un d’eux.
Pour les soutiens de Mohamed ould Ghazouani, le candidat du pouvoir, la campagne commence à minuit. Partout dans la ville, ils ont fait installer des haïmas, des tentes traditionnelles où des danseurs se donnent en spectacle, comme Tidjani et ses deux partenaires. « On a des accords avec les équipes de campagne, des contrats parfois avec Ghazouani, parfois Biram. Nous on est là pour la campagne et puis c’est tout », explique-t-il.
Il reste donc peu de place pour les autres concurrents. L’équipe de Sidi Mohamed ould Boubacar, soutenu par les islamistes de Tawassoul, mise sur la proximité. « La campagne en Mauritanie : les apparences sont trompeuses », assène un militant avec conviction. « Nous, on préfère ne pas être trop visible parce que si c’est le cas, ils vont essayer de redoubler d’efforts. Alors on préfère garder l’anonymat pour faire la surprise. Et vous aurez une grande surprise, ce n’est pas ce que vous pensez », veut-il croire.
Des techniques bien différentes en fonction des moyens financiers des candidats et qui se vérifieront, ou non, dans les urnes samedi 22 juin.
RFI