Grâce à l’application Megvii basée sur un système de reconnaissance faciale des animaux, il est désormais possible en Chine de retrouver son chien ou son chat si ce dernier est perdu. Mais le gouvernement chinois en profite aussi pour sanctionner les maîtres qui ne ramasseraient pas les excréments de leurs animaux, en localisant tous leurs déplacements.
Quand nos animaux de compagnie décident de se faire la malle, les applications basées sur la reconnaissance faciale se révèlent bien utiles en nous offrant de retrouver en trois clics nos fidèles compagnons. Certaines permettent, par exemple, de diffuser leur fiche biométrique en ligne. D’autres systèmes, plus sophistiqués, à l’aide de caméras Wifi, proposent même de visionner discrètement et à distance leurs activités sur l’écran d’une tablette ou d’un mobile.
Partage de truffes
Mais une start-up chinoise créée en 2011, jusqu’alors connue pour ses logiciels de reconnaissance faciale employés massivement par les autorités pour surveiller les moindres faits et gestes des citoyens, est allée beaucoup plus loin. Elle propose un dispositif en ligne sur smartphone basé sur des programmes d’intelligence artificielle afin d’identifier les animaux de compagnie qui se seraient égarés. Ce programme informatique a été entraîné spécifiquement pour reconnaître les images de truffes et de museaux de chiens et chats, qui, comme les empreintes digitales des humains, sont uniques à chaque animal.
Efficace à 95%
La société chinoise annonce que son système est quasi infaillible, affichant un taux de réussite d’identification dans 95% des cas. Concrètement, les propriétaires d’animaux domestiques sont invités à prendre plusieurs photos en haute définition de la truffe de leurs compagnons. Ces images sont ensuite téléchargées dans les bases de données de l’entreprise. Avec leurs smartphones, les internautes constitueront un réseau d’alertes en ligne, en filmant tous les fugitifs poilus qui sembleraient avoir échappé à la vigilance de leurs maîtres.
Muselière électronique
Ce système serait moins coûteux et invasif que les puces d’identifications implantées dans le corps des animaux, argumente l’entreprise. Mais Megvii envisage de céder sa technologie de reconnaissance des museaux aux autorités chinoises, afin d’identifier et de sanctionner les propriétaires négligents qui abandonnent leur chien, ne les tiennent pas en laisse ou ne ramassent pas leurs excréments en ville.
L’entreprise compte s’appuyer sur un réseau de surveillance déjà composé de 170 millions de caméras et qui, d’ici à 2020, passera à 240 millions dans tous les centres urbains de la Chine. Cette nouvelle muselière électronique qui doit dans un premier temps servir d’alternative aux puces et tatouages permettrait aisément de suivre à la trace, chiens, chats, mais surtout leurs propriétaires qui se sentiront peut-être alors trahis par leurs propres animaux familiers, métamorphosés bientôt en redoutables espions, fidèles comme des ombres, aux autorités.