Merkel arrive ce jeudi 24 mai à Pékin pour sa 12e visite. Aucun autre dirigeant occidental n’a effectué autant de voyages en Chine. La chancelière allemande, considérée comme « l’amie fidèle » par ses interlocuteurs chinois, doit tenter de serrer les rangs avec la deuxième puissance économique mondiale à l’heure où le président américain n’en fait qu’à sa tête et que Pékin semble plus proche de Berlin que Washington. A la veille de son départ, en guise de « cadeau d’accueil », la Chine a annoncé la levée des taxes prohibitives sur les automobiles.
Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt
La fin de la taxe de 25% sur chaque voiture importée est une bonne nouvelle pour les fabricants allemands et donc pour Angela Merkel qui entame sa douzième visite en Chine. Comme à chaque fois, elle plaidera, au nom de la « réciprocité », pour un accès plus facile au plus grand marché du monde.
Certes, la Chine reste le client numéro 1 de l’Allemagne avec un volume d’échange de près de 190 milliards d’euros en 2017. Mais l’euphorie pour l’eldorado chinois n’est plus la même : une entreprise sur deux dit désormais hésiter avant d’investir davantage en Chine.
La crainte de se faire voler son savoir-faire technique, l’internet toujours plus contrôlé, et l’influence accrue des cadres communistes dans la gestion des entreprises étrangères compliquent toute activité en Chine.
Pékin, de son côté, voit d’un mauvais œil la volonté de Berlin d’empêcher les investisseurs chinois de prendre le contrôle des secteurs stratégiques. Avant l’arrivée d’Angela Merkel, l’ambassadeur chinois en Allemagne Shi Mingde s’est plaint des portes de plus en plus fermées du marché allemand, alors que celles de la Chine s’ouvrent