La justice turque commence à juger par contumace ce vendredi 3 juillet les 20 Saoudiens qu’elle accuse de l’assassinat, en octobre 2018 à Istanbul, du journaliste Jamal Khashoggi. Parmi les accusés, deux proches du prince héritier Mohammed ben Salman, soupçonné par les autorités turques d’avoir commandité le crime. L’affaire avait provoqué une crise diplomatique entre Ankara et Riyad.
Un an et neuf mois après l’assassinat de Jamal Khashoggi dans le consulat d’Arabie saoudite à Istanbul, où il pensait se rendre pour de simples formalités avant d’épouser sa fiancée turque, les amis du journaliste assistent enfin au procès de ses meurtriers présumés. Ils sont 20, tous saoudiens, mais aucun n’affrontera les juges, leur pays ayant refusé de les extrader vers la Turquie.
La justice accuse 18 d’entre eux d’avoir pris part directement à l’assassinat, et deux autres d’avoir ordonné et planifié le crime. Ces derniers sont des proches du prince héritier Mohammed ben Salman : son ancien conseiller Saoud al-Qahtani et l’ancien numéro deux du renseignement saoudien, le général Ahmed al-Assiri. Les deux hommes ont été blanchis par la justice saoudienne.
La prison à vie réclamée
Le parquet d’Istanbul réclame contre eux et contre tous les accusés une peine incompressible de prison à vie pour leur rôle dans cet homicide qualifié de « volontaire, prémédité » et « monstrueux ».
La fiancée du journaliste, Hatice Cengiz, et la rapporteure spéciale des Nations unies sur les exécutions extrajudiciaires, Agnès Callamard, doivent assister à l’ouverture du procès. Il ne devrait toutefois pas résoudre la principale énigme de cette affaire au retentissement mondial : où se trouvent les restes de Jamal Khashoggi ?
Auteur : Rfi