La situation est loin d’être reluisante pour les producteurs d’oignons de la vallée. Ces derniers condamnent avec la dernière énergie les conditions dans lesquelles ils évoluent actuellement. Ils ont du mal à écouler leurs produits.
De Saint-Louis à Richard-Toll, en passant par Diama, Ndiagambal, Mbodiène, Tilène, Ndiaye, Pont Gendarme, Ross-Béthio, Mbane, les sacs d’oignons jonchent tout le long de la route.
« Nous produisons 60 000 tonnes d’oignons. La moitié de la production, soit quelque 30 mille, est invendue. Nous faisons face à un problème de magasins de stockage. C’est un réel problème. Pis, le féculent est exposé au soleil. Le président a fait une tournée économique. Il devait s’arrêter pour s’enquérir de notre situation. Nous sommes fatigués. Nous sommes à l’approche de la Tabaski. Nous n’avons même pas encore réglé les besoins vitaux de nos familles. La situation est dure pour nous», a signalé le président de l’intersyndicale des professionnels de l’oignon.
El hadji Malick Guèye indique que les producteurs et leurs produits sont exposés. « L’hivernage arrive. Nous avons enregistré les premières pluies. Nous ne savons pas de quoi demain sera fait. Le produit n’est pas à l’abri des eaux de ruissellement. S’il pleut encore, nous risquons de perdre toute cette quantité d’oignons qui devraient servir à régler nos besoins », a-t-il rappelé.
Selon lui, le président avait annoncé que le problème allait être résolu au bout de six (6) jours ; mais rien. « Ce délai est dépassé. Nous avons contracté des crédits auprès des banques. Il y a problème. Si rien n’est fait, nos enfants qui nous accompagnent risquent de prendre les pirogues », ont soutenu M. Guèye et compagnie.
Pour lui, des solutions durables doivent être trouvées pour amoindrir les risques de pourrissement de l’oignon. Pourtant, la Saed a déployé des moyens en offrant des bâches.
« Les bâches sont présentement disponibles mais elles ne sont pas en quantité suffisante. Mais est-ce qu’on peut bâcher des stocks d’oignons d’une telle quantité ? C’est impossible ! » a précisé le patron de l’intersyndicale des professionnels de l’oignon.
Pour lui, la seule solution durable et d’urgence, c’est la « construction de magasins adaptés de stockage et de conservation de l’oignon ». Il dénonce au passage l’existence d’agrobusiness dans la vallée.
« Les agro-industries foisonnent actuellement. Elles nous portent préjudice. Une mesure a été prise. On avait demandé aux petits producteurs d’arrêter pour une semaine et les grands pour un mois, mais cela n’a pas été respecté. Le marché est inondé par l’oignon des grands producteurs en dépit des différents rappels à l’ordre des services en charge de la régulation du marché. C’est un réel problème. Il y a anguille sous roche», a-t-il martelé.
Très en verve, il signale : «L’Arm régule mais les mesures prises lors des réunions ne sont jamais appliquées. C’est regrettable.» Pour M. Guèye, il faut plus de «rigueur ». A l’en croire, la contractualisation «doit se matérialiser».
En attendant d’écouler leurs produits, les producteurs d’oignons sollicitent une intervention du président de la République qui, selon eux, est « le seul à pouvoir régler cet épineux problème». Ils plaident aussi pour l’augmentation de la quantité d’engrais estimée à 140 000 tonnes.
L’As