Les producteurs d’oignon de Potou (35 km de Louga) ont demandé mercredi à l’Etat de leur venir en aide face aux difficultés qu’ils rencontrent pour écouler leurs productions, depuis l’apparition du Covid-19 dans le pays.
‘’Nous écoulions nos produits au niveau de la sous-région, au Mali, en Mauritanie, en Gambie. Avec l’arrivée de la maladie, nous avons arrêté toutes nos activités avec ces pays’’, a expliqué le vice-président de l’Interprofession filière oignon, Serigne Abdou Pouye.
Les producteurs espéraient que « l’Etat allait racheter’’ leurs productions et les aider, a-t-il indiqué lors d’une conférence de presse. Mais, selon lui, ils n’ont ‘’encore reçu aucune aide ni soutien’’ du ministère de l’Agriculture et de l’Etat Sénégal.
Selon lui, si l’Etat a fait des efforts pour ’’apporter un soutien aux secteurs de la pêche, de l’élevage et des transports’’, les cultivateurs, eux, « sont laissés en rade’’. « Nous sollicitons le soutien de l’Etat du Sénégal, à l’instar des autres filières’’, a-t-il déclaré.
Il a révélé que les producteurs d’oignons de Potou ont ‘’contracté des prêts au niveau des banques et mutuelles’’. Cependant, ils risquent de ne pas pouvoir honorer leurs engagements, si leurs productions restent invendues.
‘’Nous utilisons l’énergie solaire pour nos cultures et nous employons des gens pour cultiver les champs. Aujourd’hui, nous n’avons plus d’argent pour les payer. Nous sommes obligés de leur donner de l’oignon pour payer leurs services’’, s’est-il alarmé, insistant sur l’urgence d’une aide de la part de l’Etat.
Il a expliqué que ‘’la fermeture des frontières’’ et les restrictions liées à l’état d’urgence ont « causé beaucoup de préjudices’’ aux producteurs, qui ne parviennent plus à écouler leurs produits.
Macky Sall, a annoncé, lundi, un assouplissement de certaines mesures prises dans le cadre de l’état d’urgence. Entre autres, il a autorisé la réouverture des marchés hebdomadaires appelés +louma+, ‘’dans les limites de chaque département’’.
Mais Serigne Abdou Pouye affirme que compte tenu de cette limitation, la réouverture des marchés hebdomadaires « ne regèlera pas’’ les problèmes des producteurs.
’’Toutes les localités du département (Keur Momar Sar, Lompoul) produisent de l’oignon. Nous n’avons plus de marché où vendre’’, a-t-il expliqué.*
Auteur : Aps