Le ministre français de l’Intérieur, Christophe Castaner, sera ce vendredi à Calais pour inaugurer le centre de collaboration maritime franco-britannique pour faire face aux pressions migratoires sur la Manche. Il était à Londres jeudi pour rencontrer son homologue britannique, Sajid Javid, et renforcer les efforts bilatéraux pour mettre fin aux tentatives dangereuses de traversées des migrants pour atteindre le Royaume-Uni.
Avec notre correspondante à Londres, Marina Daras
Au total, 504 personnes ont tenté de traverser la Manche vers la Grande-Bretagne l’année dernière. La grande majorité d’entre eux ont joué leur va-tout au cours des deux derniers mois de peur de voir les frontières se fermer encore plus après le Brexit. C’est cette recrudescence des traversées qui a poussé le Royaume-Uni et la France à approfondir leur collaboration.
Le plan d’action signé au début du mois de janvier par Christophe Castaner et Sajid Javid commence ainsi à prendre forme. La Grande-Bretagne a promis jeudi de payer pour le déploiement de nouveaux équipements de surveillance afin de lutter contre le flux migratoire illégale entre la France et le Royaume-Uni.
Ce plan prévoit un plus large partage du renseignement ainsi que l’installation de caméras de vidéosurveillance pouvant offrir des images en direct des ports et des « zones où les migrants peuvent tenter d’embarquer » en France.
« Que le Brexit ait lieu au mois de mars ou plus tard… »
Un accord qui d’après le ministre français prouve l’engagement sincère du Royaume-Uni à gérer sa frontière commune avec la France. « Le sujet des migrants nous intéresse en conjoint. Nos intérêts ne sont pas divergents, a assuré Christophe Castaner. Ceux qui pensent qu’il suffirait d’ouvrir la frontière française pour régler le problème avec le Royaume-Uni se trompent. Avec le Brexit, que la sortie soit sèche ou pas, qu’elle ait lieu au mois de mars ou plus tard, cela au fond ne nous importait que peu. Le renseignement ne relève pas de l’Europe, c’est une compétence nationale qui est essentielle pour nos deux pays. »
La Grande-Bretagne dépensera donc près de 7 millions d’euros, soit le double du montant préalablement promis pour couvrir les frais d’achats et d’installation de ces nouveaux outils de surveillance comme par exemple des caméras nocturnes qui pourront retransmettre les numéros des plaques d’immatriculation automatiquement à la police.