Min Aung Hlaing, le chef de la junte birmane, à Moscou

Min Aung Hlaing, le chef de la junte birmane, à Moscou

Min Aung Hlaing, le dirigeant de la junte qui s’est emparée du pouvoir en Birmanie en février dernier est arrivé à Moscou ce dimanche 20 juin pour une visite de plusieurs jours à l’invitation du ministère russe de la Défense. C’est la deuxième fois depuis le coup d’État en Birmanie que Min Aung Hlaing effectue un déplacement officiel à l’étranger.

La Russie avait déjà marqué un soutien très clair à la junte birmane en envoyant à Rangoun, son vice-ministre de la Défense. C’était en mars dernier, en pleine répression des manifestations pro-démocratie. Cette visite du chef de la junte à Moscou en est une nouvelle illustration : la Russie se range résolument du côté des militaires qui se sont emparés du pouvoir en Birmanie. Illustration d’autant plus éclatante qu’elle intervient quelques jours après le vote par l’Assemblée générale des Nations unies d’une résolution demandant aux pays membres de « mettre fin à l’afflux d’armes » vers ce pays – vote pour lequel la Russie a préféré s’abstenir.

Les détails et la durée de la visite n’ont pas été dévoilés, mais l’on sait que Min Aung Hlaing a été invité par le ministère russe de la Défense, et qu’il assistera dans le courant de la semaine à la Conférence de Moscou pour la sécurité internationale. Même si la rencontre n’a pas été officiellement annoncé, il est probable que Min Aung Hlaing devrait rencontrer le ministre russe de la Défense Sergeï Choigou.

Ventes d’armes

La visite sera sans doute presque entièrement consacrée aux contrats d’armements que la Russie pourrait conclure avec la junte birmane. La Russie est un partenaire traditionnel de la Birmanie sur le plan de la coopération militaire, et elle est aujourd’hui son deuxième fournisseur d’armes, juste derrière la Chine. Depuis 1999, selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, la Russie a vendu pour 1,5 milliard de dollars d’armement à la Birmanie, contre 1,6 pour la Chine.

Avec le coup d’État perpétré contre Ang San Suu Kyi, Moscou espère donc accroître sa présence en Birmanie et par ce biais, en Asie du Sud-Est. Le chef de la junte birmane n’y voit aucun inconvénient : car les bonnes manières de la Russie lui permettent non seulement de sortir de son isolement international, mais d’échapper également à un tête-à-tête étouffant avec la Chine – l’une des rares puissances avec la Russie à ne pas avoir condamné le coup d’État.

rfi