16 Sénégalais au total dont 5 femmes et leurs 11 enfants croupissent dans les prisons libyennes depuis 2014. Le gouvernement de Tripoli accuse les dames d’être de connivence avec l’Etat islamique. Certains d’entre elles l’avouent mais leurs familles appellent l’Etat du Sénégal à faire jouer sa diplomatie pour les rapatrier.
C’est une mère de famille malade et au bout du rouleau qui se livre à nos confrères du journal le Quotidien. Khady Sow explique comment son fils a manœuvré pour rallier la Libye avant d’être tuer et sa femme et ses enfants emprisonnés.
‘’Mon fils, né en 1982, a été tué en Libye lors d’une attaque il y a deux ans. Et c’est son épouse qui me l’a appris. J’avoue qu’auparavant, je suis restée 3 ans sans avoir de ses nouvelles. Il n’a jamais fait signe de vie. Il était enseignant et servait à Kayar. Un beau jour, il s’est réveillé et a démissionné pour rejoindre la Mauritanie. La première fois, j’ai difficilement réussi à le convaincre de rentrer. Alors j’ai tout fait pour qu’il soit réintégré. Ce qu’il a obtenu. Mais plus tard, il a encore démissionné pour y retourner avant de rallier la Libye. Là-bas aussi, lui et sa famille ont été capturés et séparés. Sa veuve a elle aussi perdu un de ses trois enfants en détention. Je suis en contact avec elle, on s’est parlé la semaine dernière. Je suis âgée et malade depuis des années. Je ne dors plus, nous avons été partout, au ministère des affaires étrangéres et même à l’Oim (Organisation internationale pour les migrations). Nous sollicitons encore l’assistance de l’Etat qui, nous le reconnaissons, fait déjà des efforts’’