Au-delà des relations historico-culturelles entre pays voisins, la demi-finale entre la France et la Belgique sera avant tout une confrontation entre deux équipes qui n’ont cessé de progresser depuis le début du tournoi. Pour les Bleus, l’adversaire sera encore plus redoutable que l’Argentine ou l’Uruguay. Il faudra une nouvelle fois s’adapter face à des Diables redoutables offensivement pour disputer une troisième finale de Coupe du monde.
Il faut le (re)dire : à l’entame de cette Coupe du monde, peu d’observateurs pouvaient avoir un jugement clair sur ce que l’équipe de France était capable de faire dans ce tournoi. Les derniers matches amicaux, avec notamment une défaite face à la Colombie (3-2) et un match nul (1-1) devant les Etats-Unis, avaient même plus soulevé de questions sur le vrai potentiel des Bleus, qu’ils n’avaient apporté de réponses.
En mode caméléon…
Encore aujourd’hui, à quelques heures de la rencontre face à la Belgique pour la première demi-finale de la Coupe du monde 2018 (18H TU), il est difficile de se faire une idée définitive sur cette équipe de France. Une certitude : elle a monté en puissance dans ce Mondial et a su s’adapter idéalement à ses adversaires pour passer les tours.
Deux victoires sur des scores minimums, sur l’Australie (2-1) et le Pérou (1-0), l’ont qualifiée en huitièmes de finale. Face à des Argentins jugés faibles défensivement en huitièmes, les Bleus ont exploité la vitesse de leur attaquant Kylian Mbappé pour s’offrir un festival offensif (4-3). En quarts, devant des Uruguayens réputés hyper solides en défense (un but encaissé en quatre matches), les hommes de Deschamps ont su ouvrir le coffre-fort et fermer la boutique (2-0). Et aujourd’hui en demi-finale face à la meilleure attaque du tournoi, vont-ils repousser ou atteindre leurs limites ?
Didier Deschamps, capitaine de l’équipe de France championne du monde en 1998, a sûrement une bonne idée sur la façon de faire déjouer cette équipe belge qui s’est également révélée à elle-même pendant cette Coupe du monde. Décrite comme une formation joueuse, allant toujours vers l’avant, la Belgique a surpris en quart de finale en privilégiant la contre-attaque face au Brésil (2-1) qui n’avait encaissé qu’un seul but et concédé seulement cinq tirs cadrés en quatre rencontres. C’était sûrement le prix à payer pour écarter l’équipe qui était annoncée comme le grand favori de la compétition.
La démonstration belge de juin 2015
Pour ce 74e France-Belgique, il est difficile de sortir un favori, même si la Belgique reste sur une belle victoire, très convaincante, lors de la dernière confrontation avec les Bleus (4-3). Le 7 juin 2015, la France avait subi la domination belge dans des proportions plus grande que ne le laisse supposer le score final car les Diables rouges menaient 4-1 à la 54e minute. Fellaini, auteur d’un doublé ce soir-là, sera présent sur la pelouse ce mardi, tout comme Hazard, le capitaine formé à Lille et certainement le meilleur joueur belge du Mondial.
Pour sortir indemne de cette « espèce de derby », dixit Olivier Giroud, la France aura certainement besoin du Kylian Mbappé de l’Argentine, mais également des meilleurs Paul Pogba et Antoine Griezmann. Annoncés comme leaders dans cette équipe de France, les deux stars n’ont pas encore joué à leur véritable niveau depuis le début de la Coupe du monde. De leur prestation dépendra peut-être l’issue de ce France-Belgique.