L’ex-champion de tennis français, Yannick Noah, aimerait voir plus de sportifs blancs prendre la parole pour condamner le racisme et les violences policières.
La personnalité préférée des Français et icône du sport hexagonal, Yannick Noah, a regretté, dimanche 7 juin, « le silence » des sportifs blancs, après la mort de George Floyd aux États-Unis.
« C’est bien que les jeunes s’en occupent mais, ce qui me gêne, c’est que ce sont tous des métis ou des Noirs », a déclaré sur la chaîne de télévision France 2 l’ancien champion de tennis, interrogé sur les prises de position de ses compatriotes sportifs Gaël Monfils, Kylian Mbappé ou Jo-Wilfried Tsonga sur ce sujet.
« Pourquoi ? C’est une injustice qui devrait sensibiliser tout le monde », a-t-il ajouté. « Il y a eu des fois des affaires plus ou moins étouffées. Je suis certain que les policiers, en général, font très bien leur travail, mais les brebis galeuses, des fois, on les a un peu soutenues ».
Noah rassuré par l’engagement des jeunes
Relancé sur la nécessité que « des sportifs blancs » s’engagent sur la question, l’ancien vainqueur de Roland-Garros a répondu : « Oui, parce que leur silence me gêne, ça va plus loin que ça ».
« Ce qui me rassure en tant que métis, c’est qu’assez rapidement on parle d’injustice, a-t-il cependant ajouté. Oui, c’est un noir, ça arrive depuis toujours, mais là, tout d’un coup, il y a aussi les jeunes Blancs, une jeune génération qui réalise qu’il s’agit de leur avenir à eux, ils ne veulent pas vivre dans ce monde-là. »
D’autres stars du sport regrettent le silence des sportifs blancs
Yannick Noah, vainqueur de Roland-Garros en 1983 et qui vient de fêter ses 60 ans, avait déjà publié la semaine dernière une photo de lui sur son compte Instagram, vêtu d’un T-shirt blanc où l’on pouvait lire « I can’t breathe, #JusticeForGeorgeFloyd ».
Dans la vidéo de l’arrestation à l’issue de laquelle il est mort, on entend George Floyd, Afro-Américain de 46 ans, répéter « I can’t breathe [je ne peux pas respirer] » pendant qu’un policier le plaque au sol en gardant pendant près de neuf minutes son genou sur son cou.
Avant Yannick Noah, le sextuple champion du monde britannique de F1 Lewis Hamilton avait regretté le « silence » des « plus grandes stars » de son sport, « dominé par les Blancs ». Le champion du monde allemand 2014 de football Jérôme Boateng avait lui aussi jugé « souhaitable » que plus de sportifs blancs célèbres « utilisent leur notoriété » pour lutter contre le racisme.
Auteur : France24