Mort de Soleimani: pour Hollande, « Trump a mis le monde en danger »

L’ancien président de la République François Hollande a estimé mardi que Donald Trump a « mis le monde en danger » avec sa décision « plus que malencontreuse » d’éliminer le général iranien Qassem Soleimani dans un raid américain.

« La décision qu’a prise Donald Trump est plus que malencontreuse, elle est grave et à un moment il faut le dire, on ne peut pas être dans la solidarité à l’égard de ce qui vient de se produire, qui est une escalade extrêmement dangereuse », a critiqué M. Hollande au micro de France Culture.

« Le rôle de la France, c’est aussi à un moment de dire les responsabilités. Celle de l’Iran, elle est là, elle est lourde, mais aussi de dire aux États-Unis qu’on ne commet pas des actes de cette nature sans en mesurer les conséquences », a-t-il ajouté. L’ex-chef de l’Etat a ainsi pris ses distances avec son successeur Emmanuel Macron qui a assuré dimanche son homologue américain Donald Trump de « son entière solidarité avec les alliés ». « Il faut aussi que les responsabilités soient évoquées, je pense que Donald Trump depuis qu’il est président des États-Unis a mis le monde en danger », a dénoncé M. Hollande.

« Si on ne le dit pas suffisamment, on ne pourra pas faire avancer la cause qui est la nôtre, c’est-à-dire d’une Europe qui a des valeurs, qui a des principes, et d’une France qui sait à un moment s’opposer à ce type de dérives », a-t-il insisté. « Bien sûr que l’Iran a commis des actes tout à fait dangereux, crée une tension dans la région », a reconnu l’ancien président, mais « ce n’est pas parce que nous considérons que l’Iran commet des actes graves dans la région qu’il faut se mettre à ce niveau et utiliser des moyens comparables ». L’Iran a promis une « riposte militaire », une « dure vengeance » qui frappera « au bon endroit et au bon moment » après la mort vendredi de son général, auquel une marée humaine a rendu hommage lundi à Téhéran.

Le président américain Donald Trump a averti que les Etats-Unis avaient sélectionné 52 sites en Iran et les frapperaient « très rapidement et très durement » si la République islamique attaquait du personnel ou des sites américains.