Ce mardi 30 juillet juste après la confirmation de la découverte du corps de Steve Maia Caniço dans la Loire, les réactions des politiques sont arrivées entre indignation et demandes de réponses. Édouard Philippe a ensuite annoncé dans l’après-midi qu’il n’y a pas de lien entre la charge policière et la noyade de Steve dans la Loire d’après l’IGPN. Il annonce toutefois la saisie de l’Inspection générale de l’administration.
Le Premier ministre Édouard Philippe a déclaré mardi après-midi que le rapport de l’Inspection générale de la police (IGPN) n’a pas établi de « lien entre l’intervention de forces de police et la disparition de Steve Maia Caniço ».
Selon le Premier ministre, le rapport « met en évidence des difficultés liées à l’intervention, consécutive à des jets de projectiles en direction des policiers et menée dans un rapport de forces défavorable qui a conduit à l’emploi des moyens lacrymogènes ».
« L’enchaînement des faits reste confus », affirme Philippe
Le rapport « met également en évidence des interrogations sur la préparation de cet événement », a indiqué Édouard Philippe, avant de convenir que « l’enchaînement des faits reste confus » et que plusieurs interrogations restaient en suspens alors que le corps de Steve Maia Caniço, repêché lundi dans la Loire, a été identifié ce mardi.
« Compte tenu de la proximité immédiate de la Loire et du risque de chute dans le fleuve, les mesures préventives étaient-elles adaptées et proportionnées ? », s’est interrogé le Premier ministre. « Les autorités de police présentes sur les lieux au moment des événements et chargées de leur gestion disposaient-elles d’une conduite à tenir suffisamment claire face aux éventuels troubles à l’ordre public ? », a-t-il poursuivi.
Des zones d’ombre qui conduisent le Premier ministre a saisir l’Inspection générale de l’administration (IGA). Le Premier ministre souhaite que cette enquête permette d’aller « plus loin et comprendre les conditions d’organisation de l’événement par les pouvoirs publics, mairie et préfecture, ainsi que les organisateurs privés ».
Cette nouvelle enquête doit permettre de mieux comprendre le déroulé de cette nuit du 21 juin, mais aussi les conditions d’organisation de l’événement par les pouvoirs publics – mairie et préfecture –, ainsi que les organisateurs privés.
C’est hallucinant ce qui est en train de se passer…
Cette enquête devra ainsi déterminer si le préfet a une part de responsabilité dans le drame. Quels ordres a-t-il donnés aux policiers pour arrêter la musique ? Pourquoi a-t-il autorisé en accord avec la municipalité la tenue de ces concerts en bord de Loire, une zone dangereuse compte tenu de la proximité immédiate du fleuve et du risque de chute dans l’eau ? Voilà certaines questions auxquelles l’enquête devra répondre. Ses conclusions seront rendues publiques dans un mois environ.
Une information judiciaire ouverte par le parquet de Nantes
Dans la matinée, une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Nantes pour « homicide involontaire ».
« La vérité doit être connue et les responsabilités établies » réagit la maire de Nantes, Johanna Rolland sur Twitter. La maire martèle ce message après l’avoir déjà demandé au ministre de l’Intérieur dans une lettre le 18 juillet. Elle fait aussi part de son émotion ainsi que celles des Nantais.
La France insoumise demande une commission d’enquête parlementaireDu côté de l’opposition, le député de la France Insoumise Éric Coquerel confirme sur BFM TV la demande d’une commission d’enquête parlementaire. Au micro de RFI, il remet en cause la pertinence de la charge policière sur le quai Wilson :
« On voit bien que dans cette affaire rien n’a été normal : la proportionnalité de l’intervention de la police, la dangerosité de l’intervention alors qu’il y avait un fleuve derrière. Malheureusement, cela fait des mois que l’on vit dans un climat où une partie de la police fait un peu trop ce qu’elle souhaite avec l’aval du gouvernement. On avait tous peur d’un drame, j’ai l’impression qu’aujourd’hui ce drame arrive ».
Le défenseur des droits Jacques Toubon s’était déjà auto-saisi de l’affaire dès le 10 juillet, trois semaines après la disparition de Steve.
Beaucoup de réactions de parlementaires et de responsables politiques nationaux sont mêlées d’indignation et de colère. Pour David Cormand, secrétaire général d’EELV, « c’est l’heure du deuil, du recueillement. De la colère et de la sidération, aussi ». Ian Brossat, figure du PCF et adjoint à la maire de Paris, déclare de son côté que : « toute la lumière devra être faite sur ce qui s’est passé et qui restera, pour toujours, une honte ».