Les enfants africains subissent de plein fouet les multiples crises du COVID, des conflits, de l’inflation et de la guerre en Ukraine dans le monde d’aujourd’hui. En octobre 2022, le Mouvement Africain des Enfants et Jeunes Travailleurs (MAEJT) a interrogé 335 enfants travailleurs, dont 193 filles et 142 garçons âgés de 9 à 18 ans, avec une moyenne d’âge de 15 ans, dans 63 localités pour déterminer leurs conditions de vie. Une enquête menée par le MAEJT interpelle les leaders africains.
« L’état actuel de l’économie mondiale a un impact direct sur la vie des enfants, de leurs familles et d’autres groupes vulnérables. Si les États et les partenaires de l’aide au développement ne font pas attention, les risques d’exploitation et de mobilité transnationale des mineurs vont augmenter et devenir incontrôlables », révèle l’enquête menée par le MAEJT.
Selon un garçon de 16 ans ayant participé à l’enquête de l’étude à Fada Ngourma, au Burkina Faso : « Je suis sûr que certains de mes camarades de classe vont en rejoindre d’autres dans les sites d’extraction d’or. Comment sera le développement du continent lorsque les enfants africains abandonnent les cadres éducatifs et optent pour les pires formes de travail des enfants afin de survivre ? Oui, nos pays s’efforcent de se développer davantage, mais pour quelles raisons ? Combien les gouvernements africains allouent-ils au développement, aux droits et à la protection des enfants ? Nos fonds peuvent acheter des bombes nucléaires pour assurer la paix, mais pas pour des initiatives en faveur des droits de l’enfant », a déclaré un jeune Nigérian de 16 ans.
Les enfants africains remettent en question le leadership africain, ils veulent savoir ce que l’État et le secteur privé ont investi en eux.
« Nous avons si souvent entendu et vu les gouvernements allemand et suisse allouer des fonds pour l’éducation, la protection et la formation des enfants africains. (….), il est rare d’entendre ou de voir les gouvernements africains unir leurs forces pour soutenir des initiatives qui bénéficient directement aux enfants. Leurs priorités de dépenses sont les infrastructures, la politique et l’administration », a déclaré un jeune Ougandais de 15 ans.
La Convention relative aux droits de l’enfant ainsi que la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant imposent à tous les États parties, y compris à la communauté internationale, l’obligation de mobiliser et d’allouer des ressources afin d’investir dans les enfants ».
A l’occasion de la commémoration de la journée universelle de l’enfant le 20 novembre 2022, les enfants africains appellent à des solutions locales, notamment la création de fonds africains pour les enfants africains, en faisant valoir que de la même manière que les gouvernements africains donnent la priorité au développement.
Children, en partenariat avec le Groupe régional de protection de l’enfance de l’Afrique de l’Ouest (GRPE), appelle donc les parties prenantes suivantes : L’Union africaine, les gouvernements en Afrique, les organismes régionaux tels que la CEDEAO à agir de toute urgence entre autre, demander aux gouvernements africains d’investir dans les droits de l’enfant et les mesures de protection, d’augmenter les budgets directs pour les droits de l’enfant, et en particulier la protection de l’enfance et les services sociaux, à un minimum de 5% des budgets nationaux, allouer 2 % de leur budget au contrôle de l’allocation budgétaire à la mise en œuvre de la politique des droits de l’enfant dans ses États membres par le biais d’un observatoire régional des droits de l’enfant.