Nancy Pelosi arrive en Malaisie et maintient le flou sur une étape à Taïwan

Nancy Pelosi arrive en Malaisie et maintient le flou sur une étape à Taïwan

Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants américaine, est arrivée, mardi 2 août, en Malaisie. C’est la deuxième étape de sa tournée asiatique qui risque de faire monter les tensions entre la Chine et les États-Unis en raison d’une visite à Taïwan non confirmée, mais de plus en plus probable.

Nancy Pelosi a atterri mardi matin sur une base aérienne malaisienne avant de rencontrer le Premier ministre et le président de la Chambre basse du Parlement, a rapporté l’agence de presse nationale Bernama. Après Singapour et la Malaisie, son itinéraire prévoit des étapes en Corée du Sud et au Japon.

Le flou est sciemment entretenu autour d’une possible visite à Taïwan. Plusieurs titres de la presse internationale affirment cependant qu’une visite est bien prévue, le Financial Times évoquant une rencontre entre Mme Pelosi et la présidente de Taïwan mercredi. Si la Maison Blanche se montre gênée par la situation, John Kirby, son porte-parole, a affirmé lundi que Mme Pelosi avait « le droit de visiter Taïwan ».

Il n’y a aucune raison pour Pékin de transformer une visite potentielle, cohérente avec une politique américaine de longue date, en une sorte de crise ou de conflit. Ou pour l’utiliser comme prétexte afin de renforcer son activité militaire autour ou dans le détroit de Taïwan.
Même si la plupart des observateurs jugent faible la probabilité d’un conflit armé, des responsables américains ont dit se préparer à de possibles démonstrations de force de l’armée chinoise, comme des tirs de missiles dans le détroit de Taïwan ou des incursions aériennes massives autour de l’île.

Les États-Unis pratiquent à l’égard de Taïwan une diplomatie dite d’« ambiguïté stratégique », consistant à ne reconnaître qu’un seul gouvernement chinois, celui de Pékin, tout en continuant à apporter un soutien décisif à Taipei, mais en s’abstenant de dire s’ils défendraient ou non militairement l’île en cas d’invasion. Pékin considère l’île comme une partie de son territoire à réunifier, par la force si nécessaire, et a plusieurs fois mis en garde Washington contre une visite de la haute responsable qui serait vécue comme une provocation majeure.

RFI