Au Nicaragua, l’étau se resserre sur le président Daniel Ortega : les Etats-Unis ont annoncé de nouvelles sanctions économiques qui touchent cette fois sa propre épouse et vice-présidente, Rosario Murillo, ainsi qu’un de ses plus proches conseillers.
Avec notre correspondante régionale, Alix Hardy
Depuis sept mois, une large partie de la population réclame le départ du président Ortega, jugé autoritaire et corrompu. Les manifestations ont été réprimées dans le sang et la crise a fait plus de 320 morts. Le couple au pouvoir a jusque-là refusé tout compromis, alors les Etats-Unis tentent de le toucher au portefeuille.
Les avoirs aux Etats-Unis de la vice-présidente Rosario Murillo, qui est aussi l’épouse d’Ortega, sont désormais gelés. Des sanctions économiques qui semblent être un des seuls leviers efficaces contre le président, qui est resté sourd aux pressions politiques.
Sept mois de tensions ont fortement déstabilisé l’économie du Nicaragua, qui jusque-là faisait figure d’exemple en Amérique centrale. Dès les premiers morts, les touristes et les investisseurs ont fui le pays, emmenant avec eux leur capital.
Le FMI annonce une contraction du PIB de 4% en 2018 quand le pays a connu une croissance régulière ces dernières années. Parmi les plus de 40 000 personnes qui se sont exilées, nombre d’entre elles sont parties, faute de travail.
Nouvelle salve de sanctions
A l’intérieur du pays, beaucoup misent sur le déclin économique pour forcer le président à partir.
Un texte de loi décisif vient d’être voté au Sénat américain. La loi dite Magnitsky-Nica combinerait sanctions ciblées envers des membres du régime avec des interdictions pure et simples de prêt au gouvernement du Nicaragua. Les partisans du texte espèrent que la Chambre des députés donne son accord avant la fin de l’année.
rfi