Nicaragua: Les négociations reprennent malgré la poursuite des violences

Malgré un climat de violence, le dialogue national instauré entre l’opposition et le gouvernement du président Daniel Ortega reprendra lundi 25 juin. Ces discussions, qui ont été suspendues à plusieurs reprises, devraient permettre de trouver une solution pacifique à la crise qui a fait déjà près de 220 morts depuis le 18 avril dernier.

De nouvelles violences ont eu lieu ce week-end. Dans la capitale Managua notamment, des attaques menées conjointement par la police, les unités antiémeutes et des paramilitaires ont fait huit morts samedi 23 juin, dont un enfant de 14 mois qui a reçu une balle en pleine tête, selon le Centre nicaraguayen des droits de l’Homme (CENIDH). Le lendemain a été un peu plus calme, malgré quelques attaques et des manifestations antigouvernementales dans le nord du pays, nous indique notre correspondant dans la région,Patrick John Buffe.

C’est dans ce contexte difficile que les discussions vont reprendre lundi 25 juin, durant lesquelles sera abordée la démocratisation du pays. Et donc la tenue d’élections anticipées qui devraient avoir lieu en mars 2019 au lieu de fin 2021, selon une proposition présentée par les évêques qui font office de médiateurs. Ils attendent de Daniel Ortega une réponse rapide, car ils estiment qu’elle est essentielle à la poursuite du dialogue national.

Et c’est notamment pour contribuer aux négociations qu’une équipe technique de la Commission interaméricaine des droits de l’Homme (CIDH) est arrivée dimanche 24 juin à la capitale Managua. Les opposants au gouvernement espèrent que cette présence internationale incitera le président Ortega, au pouvoir depuis 2007 après une première période de 1979 à 1990, à mettre un frein, si ce n’est un terme, à la répression et à la violence.

Vendredi 22 juin, la CIDH avait indiqué que « l’action répressive de l’État a fait au moins 212 morts au 19 juin et 1 337 blessés ». Elle a ajouté que plus de 500 personnes avaient été détenues au 6 juin.

 

rfi