NIÉBÉ : LA PRODUCTION CONFRONTÉE À DES « CONTRAINTES IMPORTANTES’’ (CHERCHEUR)

La production de « niébé » bute encore sur des « contraintes importantes » au Sénégal, avec des rendements encore faibles, malgré les progrès réalisés sur le plan technologique ces dernières années, affirme l’enseignant-chercheur sénégalais Ndiaga Cissé de l’Université Michigan, aux Etats-Unis.

« Des progrès significatifs ont été réalisés ces dernières années dans le développement de la technologie. Toutefois, le rendement à la ferme reste généralement faible. Cela signifie que plusieurs contraintes restent importantes pour la production de niébé », a-t-il notamment dit.

Le docteur Ndiaga Cissé intervenait lors d’une rencontre internationale sur « la mobilisation des technologies pour un changement climatique systématique efficace », qui se tient à Saly-Portudal (Mbour, ouest) du 19 au 21 février.

La rencontre est organisée par l’Agence des Etats-Unis d’Amérique pour le développement international (USAID), à travers son projet « Feed The Future : The U.S Government’s Global Hunger and Food Security Initiative ».

« La plupart des superficies en Afrique de l’Ouest se trouvent dans la zone du Sahel caractérisée par une pluviométrie irrégulière, des sols sableux à faible teneur en matière organique », a fait observer Ndiaga Cissé.

Selon lui, le niébé fixe l’azote atmosphérique à l’image des légumineuses, mais la pratique consistant à utiliser sa paille comme fourrage a épuisé les nutriments du sol.

« Les races primitives continuent à être largement cultivées, car les graines sont de bonne qualité. Cependant, elles ont tendance à avoir un faible potentiel de rendement », a relevé l’universitaire.

Il signale que des « variétés améliorées à haut potentiel de rendement » ont été mises en circulation dans la sous-région ouest-africaine au cours des dernières décennies. Mais, jusqu’à présent, la disponibilité des semences certifiées et leur accès restent un défi pour les agriculteurs.

« Le niébé est connu pour subir plusieurs stress biotiques (insectes, maladies…). Une résistance génétique a été mise en place pour certains d’entre eux dans les nouvelles variétés. Toutefois, la culture est encore vulnérable et de nouvelles améliorations sont nécessaires, qui tiendront également compte de la qualité des graines recherchées par les consommateurs et les transformateurs », a-t-il soutenu.

Dr Ndiaga Cissé, par ailleurs coordonnateur pour l’Afrique de l’Ouest du laboratoire d’innovation en recherches sur les systèmes à base de légumineuses, insiste sur l’impératif d’amoindrir les contraintes.

« Ces contraintes doivent être allégées au niveau de l’exploitation afin d’obtenir des rendements élevés dans ces conditions. Il est heureux que ce laboratoire d’innovation ait une approche holistique de l’amélioration de la production de niébé. Son portefeuille de projets en est la preuve ; il s’agit notamment de projets socio-économiques », a-t-il déclaré.