Huit mois après la mort de quatre soldats américains et de cinq nigériens au Niger en octobre 2017, le ministre de la Défense américain annonce que l’enquête du Pentagone est terminée. Devant le Congrès, Jim Mattis, secrétaire à la Défense américain, indique que ces conclusions seront rendues publiques dans les prochains jours, mais le Wall Street Journal les révèle déjà en partie. Dans leur rapport, les enquêteurs mettent en cause le sous-commandement américain de cette opération anti-jihadiste, accusé d’erreurs, d’empressement et de prise de risques excessive.
De notre correspondant en Californie, Eric de Salve
« Nous avons trouvé le noeud des problèmes qui nous ont conduit là », assure Jim Mattis devant le Congrès. « Pas du, mais des problèmes », précise le ministre de la Défense américain sur la foi du rapport sur l’attaque mortelle d’octobre 2017 au Niger. Selon le Wall Street Journal les 6 300 pages de cette enquête du Pentagon pointent l’arrogance et la culture de prise de risques excessive du sous-commandement américain. Elle épingle aussi des entrainements insuffisants et des procédures militaires bafouées.
Un gradé impliqué dans l’embuscade jihadiste du Niger est allé, selon le rapport, jusqu’à falsifier des documents officiels pour que la mission soit validée par ses supérieurs en copiant-collant un ordre de mission précédant. Pour autant, l’enquête ne préconise pas de sanction et ne met pas non plus en cause la décision récente de Donald Trump d’offrir plus d’autonomie aux officiers sur le terrain pour agir plus vite, sans accord systématique de Washington.
Les enquêteurs du Pentagone relèvent aussi la faiblesse du renseignement américain qui estimait peu probable la possibilité d’une présence ennemie dans la zone de Tongo Tongo. Au lieu de cela, la patrouille a fait face à une cinquantaine de jihadistes de la branche subsaharienne de l’Etat islamique. Après plusieurs heures de combats 4 bérets verts américains et 5 soldats nigériens avaient été tués.