Notto-Diosmone-Palmarin et Gorom-Lampsar : les populations crient « eau de secours ! »

Notto-Diosmone-Palmarin et Gorom-Lampsar : les populations crient « eau de secours ! »

Dans le département de Mbour, les 38 villages de la commune de Ndiaganiao souffrent du manque d’eau. Dans cette zone où seuls 6 villages vont électrifiés, la Société d’exploitation des ouvrages hydrauliques (Seoh) cristallise les frustrations à cause de la rareté de l’eau. Les femmes arpentent parfois nuitamment la piste latéritique à la recherche du liquide précieux. Le Quotidien

«On a un problème de pression de l’eau. Il faut se réveiller à 2h ou 3h du matin pour avoir de l’eau», déplore Mor Sarr.

«Actuellement dans la zone des Bas-Fonds, l’eau est un luxe. Il y a des villages qui ne disposent pas d’eau et, pour obtenir le liquide précieux, il faut s’approvisionner auprès des charretiers et cela coûte cher. Nous avons entendu le ministre de la Santé dire qu’il faut se laver les mains pour éviter les maladies. Mais, nous lui rappelons que tant qu’il n’y a pas d’eau, il ne peut pas y avoir de santé. Donc pas d’eau, pas de salubrité et pas de développement», se plaint Lamine Diouf, porte-parole des 9 villages dénommés Bas-Fonds.

La même situation est observée à Tassette (Thiès), Fimela, Yayème et Ndangane dans le département de Fatick. Pour Ndiaganiao, il est déploré des forages qui sont installés dans cette commune qui dessert les zones de Djiffer et Joal.

La première délégation de service public de l’eau potable en milieu rural, débutée le 1er juillet 2015, a été adjugée à la Société d’exploitation d’ouvrages hydrauliques (Seoh) pour la zone NottoDiosmone-Palmarin et Gorom Lampsar (Ndp & Gl). L’opérateur Seoh couvre une trentaine de villages entre Thiès et Fatick, notamment dans la zone du Diobass. Dans le département de Fatick, les communes de Diofior avec 13 000 habitants, Fimela (30 000) et Palmarin (11 000) sont alimentées par un forage qui vient de Tassette. Dans ces zones, les difficultés ont commencé en 2017.

Face aux multiples manifestations, l’Ofor, par l’intermédiaire de son directeur de l’exploitation, Ndiamé Diop, au cours d’une visite, annonce en mars 2019, un programme de la Banque mondiale à hauteur d’1 milliard 200 millions pour améliorer le réseau. «En juin 2020, il y avait un semblant de solution et l’eau commençait à couler. Le directeur de l’exploitation de l’Ofor nous avait promis une solution définitive en mars 2021, la situation s’empire aujourd’- hui», déplore Samba Faye, membre du mouvement les Cœurs verts de Fimela.

Dans cette zone touristique, les hôtels subissent de plein fouet le manque d’eau. Dans ce contexte de pandémie, la rareté du liquide précieux pose un problème économique et sanitaire. «Même pour raccorder deux mètres, Seoh demande 150 000 francs», regrette M. Faye, docteur en gestion. Où est passée la somme d’1 milliard 200 millions de la Banque mondiale ? En août 2019, le Directeur régional de Seoh à Fatick, Pape Alé Samb, a été placé sous mandat de dépôt pour «abus de confiance, détournement de deniers publics et abus de bien sociaux».

Pour résoudre les problèmes techniques signalés, le délégataire a entrepris des travaux d’envergure de remise en état sur le réseau, qui relèvent des obligations de l’Ofor. Concernant la capacité de production, un déficit est noté avec l’atteinte de la capacité limite de production des forages, nécessitant la réalisation d’ouvrages de captage et la connexion des forages d’eau douce situés dans son périmètre

Le quotidien