Aminata Mbengue Ndiaye est pour un « statut particulier » pour la région ville de Dakar. Elle a fait ce plaidoyer lors de la première session ordinaire du Conseil dont le thème portait sur l’équité territoriale. Pour justifier sa proposition, elle dit constater que le statut de la ville de Dakar n’a pas évolué.
Une proposition décriée par Barthélémy Dias qui crie déjà au scandale. Le maire de Mermoz Sacré-Coeur assimile cette annonce faite par la présidente du Haut Conseil des Collectivités Territoriales à un complot pour récupérer la ville de Dakar. « Pauvre et minable Parti socialiste : Complot, toujours complot encore complot. Incapables de gagner Dakar, vous voulez confisquer Dakar par décret. Honte à vous », dénonce Barthélémy Dias sur sa page Facebook.
Moussa Taye, conseiller politique de l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall abonde dans le même sens que Dias et appelle au respect de la loi. « Ce qu’il faut, c’est d’abord respecter la loi. Ensuite, il faut laisser les populations sénégalaises décider du sort des collectivités locales », dit-il. Poursuivant, il estime qu’on ne peut pas, pour des raisons politiques, remettre, à chaque fois, le sort des collectivités locales entre les mains du pouvoir politique. Toutes les communes sont d’égale dignité », indique-t-il.
Pour sa part, Me Ousmane Sèye a expliqué les raisons pour lesquelles Aminata Mbengue a posé cette question sur la table. « Il a été retenu de réfléchir sur le statut de manière générale des villes et particulièrement de la ville de Dakar et de Diamniadio. Nous avons constaté qu’il y a souvent des conflits entre le pouvoir central et le pouvoir local d’une part et, d’autre part, les conseils municipaux ne sont assujettis à aucun programme particulier. Si l’on considère le budget de la ville de Dakar, c’est un budget qui fait 65 à 70 milliards de francs CFA par. Aucun programme n’est fixé à ce conseil municipal. Donc, nous avons dit qu’il faut réfléchir pour voir comment atténuer les conflits entre le pouvoir central et le pouvoir local et comment faire de telles sortes que les conseils municipaux des villes soient assujettis et astreints à un programme défini par l’autorité centrale », a-t-il expliqué. Avant d’ajouter : « La ville de Dakar appartient aux citoyens. Je crois qu’il n’y a pas de problème politique. C’est une réflexion qui est engagée depuis longtemps. Il faut oser mettre cela sur la table ».
Toutefois, il rassure que le mode de désignation des maires est réglé au niveau du dialogue social. C’est le suffrage universel. Donc, précise-t-il, la nomination est impossible.