Une attaque d’hommes armés venus à moto a eu lieu lundi 16 août dans le village de Darey-Daye, dans la région nigérienne du Tillabéri. Plus de 37 victimes civiles sont à déplorer, dont 4 femmes et 13 mineurs. Un événement qui n’est pas isolé dans cette région où les jihadistes ont connu de sérieux revers ces derniers mois.
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C’est en début d’après-midi, lundi 16 août, que les habitants du village de Darey-Daye, à environ 300 kilomètres au nord de Niamey, ont été surpris dans leurs champs par un groupe d’hommes armés non identifiés, selon notre correspondant à Niamey, Moussa Kaka. Plusieurs témoignages évoquent des assaillants arrivés à moto, qui ont ouvert le feu sur tout ce qui bouge, sans distinction.
Un bilan provisoire, selon des sources sécuritaires, fait état de 37 tués dont 13 mineurs et 4 femmes. Les victimes sont essentiellement des jeunes partis dans les champs pour des travaux communautaires. Il y a une semaine exactement, quinze autres paysans du village de Falanzandan ont été tués par des hommes armés non identifiés. « On ne les connaît pas. Ils viennent faire leur attaque, ils tirent et ils partent », témoigne une autorité locale jointe par RFI. « La chose est inacceptable, la chose est très grave, s’insurge-t-il. Les bandits armés ont tué tous les hommes du village. Le 13 mars dernier, ils ont tué 37 hommes. Il n’est rien resté, sauf les femmes et les enfants. »
Insécurité grandissante
Selon lui, les femmes ne veulent plus aller aux champs et il y a des chances que les gens fuient le village. « Il n’y a aucun moyen, là-bas, de se déplacer, poursuit-il. Il n’y a pas à manger. Ils vont quitter là-bas, pour aller à Bani Bangou. Moi-même, je n’ai pas de moyen de rester là-bas dans le village. Parce que depuis que ces affaires ont commencé, moi, j’ai déménagé. Qu’on nous donne des bases de militaires dans la zone. Tant que ces bases-là ne sont pas présentes, les gens ne vont pas rester. »
Depuis quelques semaines, la situation dans le nord de la région de Tillabéri, voisine du Mali, ne fait que se dégrader. Des assaillants à moto pullulent partout malgré une forte présence militaire. D’après plusieurs observateurs, les jihadistes massacrent de plus en plus de villageois depuis que plusieurs de leurs hauts cadres ont été neutralisés par l’armée nigérienne et ses partenaires. Selon Human Rights Watch (HRW), 420 civils ont été tués dans l’ouest du Niger depuis le début de l’année.
La même situation d’insécurité grandissante est observée dans la zone de Tilia, la région de Tawa où, il y a quelques semaines, un camp des forces spéciales nigériennes a été construit par la coopération allemande.