Nouvelle-Zélande: deux minutes de silence pour les victimes de Christchurch

La Nouvelle-Zélande a rendu un hommage populaire et solennel aux victimes de la tuerie de Christchurch, il y a tout juste une semaine. Un suprémaciste blanc y a assassiné 50 personnes en attaquant deux mosquées, justifiant son geste dans un long manifeste truffé de commentaires islamophobes et complotistes. L’appel à la prière a été relayé dans tout le pays et des milliers de personnes se sont rassemblées ce vendredi matin et ont observé deux minutes de silence.

Beaucoup de monde autour du Wellington Islam Community pour la prière de ce vendredi, rapporte notre correspondant, Richard Tindiller.

Parmi les 500 personnes qui avaient fait le déplacement, plusieurs femmes issues des différentes communautés du Pacifique comme Sesilia Mata’eliga, une Samoane de confession catholique. Mais aujourd’hui, comme beaucoup, elle a décidé de porter un voile pour soutenir la communauté musulmane.

« On est venu tôt pour être sur de pouvoir leur montrer notre amour. Ils sont comme de notre famille, ici, on les considère comme nos frères et soeurs ».

Minimiser les peurs et se réunir… Selon Tahir Nawaz, le président de l’association des musulmans de Nouvelle-Zélande, ce type de rassemblement est essentiel pour les 50 000 fidèles qui vivent dans le pays. « Tout cet amour et ces prières que nous recevons vont nous aider à nous remettre d’un tel drame , nous explique t-il, cela fait une semaine.. C’est le moment pour nous de regarder vers l’avenir mais aussi de partager avec les autres communautés..

Pour le maire de Wellington, Justin Lester, la guérison d’un tel drame, complètement inédit dans un pays comme la Nouvelle-Zélande où la criminalité reste très faible, sera un vrai défi. « Ca va pas être facile, les semaines et mois à venir vont être durs, mais c’est pour cela qu’on va devoir se rassembler encore plus… pour faire en sorte que tout le monde comprenne à quel point la communauté musulmane est importante pour nous. »

Sur le plan de l’enquête, la police néo-zélandaise a reconnu jeudi qu’elle s’était entretenue avec le tueur il y a un an et demi avant de lui accorder le permis de port d’armes. Elle n’avait alors rien décelé d’anormal chez cet Australien aujourd’hui âgé de 28 ans et qui se revendique des suprémacistes blancs.

Rfi