Un an jour pour jour après le retrait américain de l’accord sur le nucléaire iranien, la République Islamique annonce à son tour suspendre certains de ses engagements. Cet accord conclu par Téhéran et les grandes puissances en 2015 avait permis la levée des sanctions économiques internationales imposées à l’Iran, et en contrepartie ce pays avait accepté de limiter drastiquement son programme nucléaire. Sans surprise, la décision iranienne a entraîné une vague de réactions internationales.
Florence Parly: «Nous la France, nous souhaitons absolument continuer à faire vivre cet accord… Rien ne serait pire que de mettre à bas l’économie iranienne !»
ministre des Armées
Il y a ceux qui avertissent l’Iran, comme la France qui brandit la menace de sanctions européennes, ou l’Allemagne qui a appelé mercredi l’Iran au respect de la totalité de l’accord sur le nucléaire et ceux qui au contraire tentent de calmer le jeu.
La Chine, prône l’apaisement. « Il faut rester dans le cadre de l’accord sur le nucléaire iranien », explique Pékin. Ce message s’adresse aussi bien aux Iraniens qu’aux autres pays membres de cet accord.
Il ne faut pas oublier que l’Iran a été un bon élève jusqu’à présent. Son programme nucléaire a été scruté à la loupe par les inspecteurs de l’Agence Internationale de l’Energie atomiqueet les rapports de l’AIEA sont sans appel : la République Islamique respecte ses engagements à la lettre.
C’est le retrait américain de l’accord en mai 2018 et le rétablissement de sanctions économiques par le président Donald Trump qui chamboulent la situation.
Face à ces sanctions américaines, les autres signataires ont été incapables de garantir à l’Iran les retombées économiques qu’il escomptait.
La République Islamique perd patience. Plus question de limiter l’enrichissement d’uranium. Cela ouvre la porte à un programme nucléaire militaire. Réaction immédiate du 1er ministre Benyamin Netanyahu : Israël ne permettra pas à l’Iran de se doter de l’arme atomique.
Le chef de la diplomatie russe a déclaré, à l’issue de pourparlers à Moscou avec son homologue iranien Mohammad Javad Zarif, que « les seules mesures pratiques qu’il faut prendre pour régler la situation autour de l’accord est de convaincre tous les participants de la nécessité de remplir leurs obligations ». Le Kremlin avait dénoncé un peu plus tôt la «pression déraisonnable» subie par l’Iran et avancé les «mesures irréfléchies» prises par Washington. Mohammad Javad Zarif a, lui, accusé l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni de n’avoir «rempli aucune de leurs obligations» après le retrait des Etats-Unis l’an passé.
Que peuvent faire les Européens ? Analyse de Benjamin Hautecouverture, spécialiste des questions de sécurité internationale et de prolifération des armes de destruction massive à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS)
Rfi