Nucléaire: le directeur général de l’AIEA Yukiya Amano meurt à l’âge de 73 ans

Le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Yukiya Amano, est mort à l’âge de 73 ans, a fait savoir l’organisation onusienne dans une note à ses États membres. Les circonstances exactes de sa mort ne sont pas précisées, mais on sait que le diplomate japonais devait prochainement annoncer son départ anticipé pour raisons de santé.

Yukiya Amano était né en 1947 dans une petite ville de l’est du Japon. Après des études de droit il avait intégré le ministère des Affaires étrangères et s’était spécialisé dans le désarmement international et la non-prolifération nucléaire. En 2005, il devient l’ambassadeur du Japon auprès de l’AIEA, dont il prend la tête en 2009 : « Je suis résolu dans ma lutte contre les armes nucléaires, explique-t-il, « parce que je viens d’un pays qui a subi Hiroshima et Nagasaki ». Il succéda ainsi à l’Egyptien Mohamed el-Baradei. En novembre 2017, son mandat était reconduit de quatre ans.

La semaine dernière, le diplomate, absent le 10 juillet du conseil des gouverneurs extraordinaire, avait laissé entendre qu’il pourrait annoncer son départ anticipé pour raisons de santé. La date évoquée était celle de mars 2020. En septembre 2018, Yukiya Amano avait également manqué une réunion annuelle, toujours pour raisons de santé.

En apprenant la mort de Yukiya Amano, la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a loué son impartialité et son professionnalisme. Ses adjoints vont désormais assumer certains de ses fonctions en attendant de nouvelles élections.

Le haut fonctionnaire avait été en première ligne en 2011 lors du tsunami au Japon, pour gérer les conséquences industrielles et nucléaires de Fukushima. Celui qui a toujours dit considérer son travail à la tête de l’AIEA comme plus technique que politique a supervisé l’enquête sur la dimension militaire du nucléaire iranien, et le rapport qui a suivi. Un rapport qui a ensuite permis aux grandes puissances de signer un accord en 2015 – dont Donald Trump a retiré les Etats-Unis l’an dernier.

Début juillet, Téhéran avait fait savoir que l’Iran allait s’affranchir de certaines obligations relatives à son programme nucléaire. L’AIEA, dont les experts contrôlent les activités nucléaires de la République islamique, avait en effet confirmé que le pays avait dépassé plusieurs plafonds autorisés.

 L’AIEA, c’est quoi ?

L’Agence internationale de l’énergie atomique est une organisation intergouvernementale créée en 1957 à Vienne, et placée sous l’égide de l’ONU. Sa mission est d’encourager une utilisation pacifique de l’atome, et donc de contrôler son utilisation militaire afin de garantir la sécurité des populations civiles.

L’AIEA est responsable de l’inspection de toutes les installations atomiques dans le monde. Le transport des déchets et des matériaux radioactifs fait également l’objet d’une surveillance de sa part.

Rfi