L’Observatoire de la qualité des services financiers (Oqsf), un organisme public créé par décret numéro 2009-95 en date du 06 février 2009, est au centre d’une tourmente. Le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo (ADD), a en effet recruté deux « médiateurs » — tu parles ! — qui seraient ses amis politiques. Il s’agit de Amadou Kane Diallo, bombardé médiateur pour les finances et ancien maire de Ndioum, membre de la mouvance présidentielle (il milite dans le département de Podor dont le responsable politique est ADD justement) et ancien directeur général du Conseil Sénégalais des Chargeurs (COSEC) dont le passé est rappelé par certains. L’autre, c’est l’actuel maire de la Patte d’Oie, Banda Diop, nommé médiateur pour les assurances au sein de l’Observatoire de la qualité des services financiers. Sans doute en récompense d’avoir lâché Khalifa Sall pour la majorité présidentielle. Autres anomalies, le secrétaire exécutif de l’Observatoire, Habib Ndao, et son frère utérin Momar Ndao, président de l’Ascosen, sont tous les deux membres de l’Observatoire.
La république des copains et des coquins n’est plus un simple slogan, mais une triste réalité dont souffre l’Observatoire de la qualité des services financiers. L’Observatoire de la qualité des Finances est une institution qui a pour mission de donner des informations sur la qualité des services dans les sociétés d’assurances, les banques et les établissements financiers. Ce, dans le but de satisfaire les différents clients.
Dans cette structure de l’Etat, le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, est accusé d’avoir installé deux médiateurs qui sont contestés par le personnel. Et même si le ministre à la prérogative de nommer, c’est le profil des deux médiateurs connus par leur proximité politique avec le ministre qui pose problème au personnel. « Nous ne comprenons pas le choix de ces hommes politiques. Qu’est-ce qu’un ingénieur informaticien comme Amadou Kane Diallo a à faire dans le monde des finances ? Non seulement le profil n’est pas bon, mais il a fait trois mois en prison. C’est après avoir bénéficié d’une grâce de Macky Sall qu’il a migré vers la mouvance présidentielle. Et voilà que, pour des raisons politiques le ministre le nomme comme médiateur pour les finances ! », dénonce un cadre de la boite.
Au sein du personnel de l’Observatoire, un avis largement partagé est que le seul responsable de cette situation est le ministre des Finances et du Budget. La politisation de l’Observatoire…s’observe également à travers la nomination du maire de la Patte d’Oie, Banda Diop dont la gestion des fonds de la pandémie Covid-19 avait soulevé des suspicions. « Comment peut-on nommer comme médiateur en assurance et en finance des gens qui sont accusés à tort ou à raison de mauvaise gestion ? Ces deux médiateurs n’ont pas leur place dans cette institution. Leur seul mérite, c‘est d’être des hommes politiques dont le passé n’inspire rien de bon. Le ministre est allé trop loin dans ces nominations dès lors que le conseil d’orientation qui représente les professionnels n’a pas été consulté » fustige notre interlocuteur.
Autre anomalie qui fait grincer des dents dans cette institution, la présence de deux frères utérins au sein de l’Observatoire de la qualité des services financiers (OQSF). En effet, le secrétaire exécutif, Habib Ndao, et son frère Momar Ndao, l’inamovible président de l’Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen), sont membres de l’Observatoire. Le personnel dénonce également les dépenses exorbitantes qui auraient pu permettre de rendre plus attractive la boite. « Au lieu d’informer les usagers sur le rôle de l’institution, les membres de l’administration se permettent de faire des voyages et de profiter de leur situation de privilégiés. Ce, sans oublier le retraité Pape Cissé qui est maintenu contre tout consensus par le Secrétaire Exécutif », dénonce notre source, cadre au sein de la boite.
Une boîte qu’il faudrait assurément rebaptiser en « Observatoire de la Bombance des Services financiers »