L’enquêteur chargé par les Nations unies de faire la lumière sur la mort du secrétaire général Dag Hammarskjöld, en 1961, déplore le manque de collaboration de certains pays. Dans son dernier rapport, Mohamed Chande Othman regrette que les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Afrique du Sud n’aient pas jugé bon de répondre à ses questions sur l’accident d’avion qui a coûté la vie à celui qu’on surnommait « Monsieur H ». Les recherches ont toutefois permis de découvrir, tout récemment, des photos qui pourraient ouvrir de nouvelles pistes.
On ne sait toujours pas pourquoi le DC6 de Dag Hammarskjöld s’est écrasé, le 18 septembre 1961, près de Ndola, en Rhodésie du Nord, l’actuelle Zambie. On sait toutefois que la zone regorgeait de mercenaires et d’espions étrangers hostiles à son illustre passager, qui était défavorable à la sécession du Katanga, la riche région congolaise.
Au fil des ans, les documents déclassifiés par certains pays occidentaux, y compris l’ex-puissance coloniale belge, ont permis de comprendre, du moins vaguement, ce qui s’est passé ce soir-là. Mais on ne sait toujours pas avec précision qui a fait quoi.
Des photos de la carlingue, prises par un policier nord-rhodésien à l’époque, pourraient relancer l’enquête. La famille de ce policier les a fait parvenir récemment à Mohamed Chande Othman, l’éminente personnalité onusienne chargée de le faire.
Le journaliste Maurin Picard, auteur du livre « Qui a tué Monsieur H ? », révèle des détails de ces clichés : « Ce sont des photos de l’épave de l’avion quelques heures après le crash, et à la surprise générale de cette poignée d’enquêteurs de l’ONU qui ont pu les consulter il y a sur certains bouts de fuselage des impacts de balle apparents. Pourquoi ces impacts de balles n’ont-ils pas été examinés à l’époque, pourquoi ces photos sont-elles restées inédites, on ne le sait toujours pas. »
Des laboratoires de police scientifique devraient être appelés à les examiner pour en savoir encore un peu plus sur la mort du seul homme à avoir reçu le prix Nobel de la paix à titre posthume.
rfi