Onze pays font renaître l’accord transpacifique sans Washington

Alors qu’aux Etats-Unis, le président américain Donald Trump confirmait la hausse des taxes sur les importations d’acier et d’aluminium aux Etats-Unis, dans le même temps des milliers de kilomètres plus au sud, à Santiago du Chili, onze pays américains et asiatiques plus l’Australie signaient l’accord de coopération transpacifique (TPP). Un texte renégocié par le Japon, le Canada, le Mexique ou encore le Vietnam après le retrait fracassant des Etats-Unis l’année dernière.

Malgré l’absence des Etats-Unis, le traité commercial transpacifique est l’un des trois plus grands accords commerciaux jamais signés, souligne notre correspondante à Santiago du Chili,Justine Fontaine. Une signature rendue possible par la volonté du Japon notamment, qui a tenu à renégocier le traité après que Donald Trump a claqué la porte l’an dernier.

Les signataires pèsent en tout 13% du PIB mondial, et baisseront les barrières commerciales concernant le numérique ou encore les produits agricoles. Ce jeudi 8 mars, ils ont présenté l’accord comme un contrepied au protectionnisme ambiant.

Les négociations sur l’Alena patinent

Une référence à la guerre économique lancée par Donald Trump sur les taxes à l’importation d’acier et d’aluminium. Sans compter que les négociations patinent sur l’accord de libre-échange nord-américain, l’Alena.

En attendant, le Canada et le Mexique, partenaires commerciaux historiques des Etats-Unis, ont maintenu leur participation au traité transpacifique et décidé de continuer à avancer dans le libre-échange sans Washington.

Il y a dix jours, le secrétaire d’Etat au trésor américain semble avoir eu des remords : selon lui, Donald Trump est prêt à négocier son retour dans l’accord transpacifique. Mais désormais, s’il veut en faire partie, il devra signer le texte en l’état, ou passer son tour.

Le Mexique veut être moins dépendant des Etats-Unis

Le Mexique a quant à lui exprimé sa satisfaction avec la signature de l’accord de libre-échange transpacifique rapporte notre correspondant à Mexico Patrick-John Buffe. Face aux incertitudes sur l’avenir de l’Alena, le gouvernement mexicain cherche à multiplier les accords commerciaux, tant au niveau bilatéral que multilatéral. Son but est de diversifier les marchés pour être moins dépendant des Etats-Unis, auxquels le Mexique destine 80% de ses exportations.

Grâce au traité commercial transpacifique, le Mexique va pouvoir trouver de nouveaux débouchés commerciaux dans les dix autres pays signataires. Ce qui lui permettra notamment d’approfondir son accès aux marchés agroalimentaires de ses partenaires asiatiques.

rfi