A Varsovie, la conférence co-organisée par la Pologne et les Etats-Unis sur la paix et la sécurité au Moyen-Orient a officiellement commencé ce mercredi soir 13 février avec l’arrivée des principales délégations de 65 pays. Cet évènement avait dans un premier temps été clairement présenté par le secrétaire d’Etat américain comme un rassemblement de forces pour contrer la menace iranienne. Une prise de position qui a créé la division notamment parmi les pays européens et qui a compliqué l’organisation de cette conférence.
Jusqu’au dernier moment, il était difficile de savoir comment allait se dérouler cette conférence et qui y participerait, rapporte notre envoyée spéciale à Varsovie, Oriane Verdier .
Certains ont pris une position claire. La Russie et la Turquie par exemple ont décliné l’invitation. L’Iran n’était tout simplement pas invité.
A l’inverse, les alliés des Etats-Unis au Moyen-Orient eux ont bien sûr répondu présents. Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a d’ailleurs fait une entrée remarquée il y a quelques heures, posant main dans la main avec le ministre des Affaires étrangères omanais.
Mais dans un entre-deux, il y a par exemple certains pays européens particulièrement la France et l’Allemagne. Leurs drapeaux sont présents à la conférence, mais pas leurs ministres des Affaires étrangères. Leur homologue britannique lui sera présent uniquement pour parler de la crise humanitaire au Yémen. Il pourrait partir avant la fin de la conférence une fois le sujet abordé.
Malgré les divisions, selon certains observateurs cette conférence a un but précis : créer les prémices d’une coalition internationale qui représenterait les intérêts des Etats-Unis au Moyen-Orient même, après leur retrait progressif de la région.
Téhéran fustige « l’obsession» des Etats-Unis
Lorsque le ministre iranien des Affaires étrangères évoque la réunion de Varsovie, c’est pour fustiger ce qu’il appelle « l’obsession » des Etats-Unis concernant l’Iran.
Ce mercredi à Téhéran, Mohammad Javad Zarif a vivement rejeté la vision de Washington et de ses alliés au Moyen-Orient, selon lesquels la République islamique déstabiliserait la région, rapporte notre envoyé spécial à Téhéran, Nicolas Falez.
« Si vous voulez parler missiles, parlons missiles ! Parlons de ceux qui ont le plus de missiles dans cette région ! Netanyahu vient de dire que les missiles israéliens ont une plus longue portée. Pourquoi personne ne s’inquiète de cela, alors qu’il a un passé d’agressions ? Il dit pouvoir annihiler l’Iran et je ne vois personne s’en soucier en Europe. Alors, s’ils veulent aborder ces sujets, nous leur demanderons pourquoi ils ont envoyé 100 milliards de dollars d’armement rien que l’année dernière dans notre région ? Pourquoi avez-vous tout fait pour que cette région soit prête à exploser ? », interroge le chef de la diplomatie iranienne
Pour le ministre des Affaires étrangères iranien, ce sont les Etats-Unis qui apparaissent aujourd’hui isolés, après leur retrait de l’accord nucléaire.
Rfi