Anecdote: il y a de cela quinze ans, dans les moments de farouche opposition à Wade, alors qu’Idrissa Seck était confortablement installé à la Primature, un griot rencontrant Tanor Dieng dans une cérémonie lui dit publiquement: « c’est Idrissa Seck mon ami », Tanor répondît poliment: « alors nous avons le même ami en commun ».
Un autre jour dans la grande agitation, le tumulte et le brouhaha au PS, Tanor Dieng était dans la salle du bureau politique de la maison du parti, l’air calme et serein, l’esprit lucide et affûté, sans aucune déchirure, laissant la foule se déchaîner sur lui, il avait une attitude noble de patriarche exemplaire.
Un homme de parole est aussi parti, il était resté fidèle aux préceptes de la République. Aucune violence dans ses propos, aucun écart dans ses actions ni dans son langage corporel. Un grand homme est parti, discrètement, sur la pointe des pieds dira-t-on. Discrètement, un mot puissant qui colle bien à sa vie. Il est parti suivant les pas de Bruno, emportant avec lui aussi les secrets de la République.
Le souvenir qui m’a le plus marqué chez l’homme, il y a juste 10 ans, tard dans la nuit, j’écoutais une radio de la place, la vie du Prophète (psl) était le sujet de l’émission, un homme appelle, marqué par la chanson de Kabir Sène « Diama Ngy Diaamou », c’était Tanor Dieng au bout du fil. Il était profondément touché par la chanson et par la causerie sur le Prophète Muhammad (psl), tout son entourage savait l’amour qu’il vouait à cette noble et illustre créature.
Le Prophète Muhammad (psl) a dit: « Que celui qui croit en Allah et au Jour dernier, dise du bien ou qu’il se taise. »
Plaise à Dieu qu’il l’élève dans ses hauts et sublimes paradis par la grâce du Saint Illustre Abba Za’ra (psl).
Je n’oublierai jamais d’avoir partagé avec toi le tapis de prière un vendredi à la mosquée de Mermoz, ou notre tête-à-tête de deux tours d’horloge avec feu Serigne Lamine Kébé à l’immeuble Kébé.
Mes condoléances à ma cousine Mame Fily, à mes neveux et à toute la famille éplorée.
Shasty