Plus de 260 millions de personnes supplémentaires risquent de basculer dans l’extrême pauvreté en 2022, selon l’ONG. En particulier dans les régions déjà touchées par les crises, en Afrique de l’Est, au Sahel, au Yémen ou en Syrie. Ces personnes seraient contraintes de vivre avec moins de 1,90 dollar par jour.
En cause dans cette extrême pauvreté, la crise due au Covid-19, mais aussi l’accroissement des inégalités et les conséquences de la guerre en Ukraine qui entraînent une hausse du prix des matières premières.
Louis-Nicolas Jandeaux, chargé de plaidoyer à Oxfam sur les questions de financement des pays en voie de développement, appelle à agir en faveur des pays qui vont être touchés.
« Avant tout, il faut agir pour réduire le plus possible la dette de ces pays en développement, explique-t-il. Pour la seule année 2022, on estime que les pays les plus pauvres vont devoir rembourser 43 milliards de dollars, ce qui est absolument titanesque à une époque où ils auraient besoin de ces financements à la fois pour faire face aux conséquences de la crise du Covid-19, pour faire face à la hausse des prix, pour parvenir à acheter suffisamment de stocks, etc. »
Allouer davantage d’aides à ces pays
Un second élément qu’explique Louis-Nicolas Jandeaux concerne toutes les questions d’aide internationale, d’aide des pays riches, mais aussi des institutions telles que le FMI et la Banque mondiale, vers les pays les plus pauvres. Pour ce chargé de plaidoyer à Oxfam, l’aide ne suffit pas : « Et le dernier élément, c’est la nécessité de réallouer une partie des droits de tirage spéciaux, une sorte de création monétaire que le FMI a décidée pour soutenir la relance lors du Covid-19 et post-Covid dans certains pays du Nord. Aujourd’hui, les pays du Nord et les pays les plus riches ne se sont presque pas servis de ces droits de tirage spéciaux. Donc il serait pertinent de les réallouer vers les pays les plus pauvres qui, eux, n’en ont bénéficié que très peu. »
rfi