Après un premier épisode au début du mois, le Venezuela est à nouveau paralysé par une méga-panne d’électricité depuis trois jours. Officiellement, le gouvernement Maduro attribue cette coupure à une « attaque terroriste ».
Le réseau électrique fonctionnait de manière intermittente à Caracas et dans d’autres régions du pays, après une nouvelle panne mercredi matin qui, selon un communiqué du gouvernement, a rendu vains les efforts ayant permis de rétablir le courant à 85% la veille au soir.
La coupure est le « produit de l’instabilité (du réseau) conséquence de l’attaque » orchestrée par l’opposition, a indiqué le gouvernement, qui a déploré dans la soirée « la plus grave attaque terroriste de l’histoire du Venezuela ».
L’exécutif a réaffirmé que la panne avait été provoquée par un incendie à la centrale de Guri, qui fournit 80% de l’électricité du pays. Il ne communique ni d’estimation sur l’ampleur de la panne, ni de date pour un retour à la normale. Et il a décrété dans la soirée une nouvelle journée de chômage technique jeudi, avec les écoles fermées.
Appel à manifester
Le chef de file de l’opposition Juan Guaido a appelé ses partisans à de nouvelles manifestations samedi dans tout le pays pour protester contre la défaillance des services publics. « Actuellement, 91% du territoire national est déconnecté. Cela signifie que nous devons déployer de grands efforts pour faire entendre ce message. Pour que personne ne croie à la version d’une cyber-attaque, à l’attaque d’un iguane ou à la version d’un sabotage. Bientôt ils vont dire autre chose. Qu’une mangue est tombée, ou que c’était la faute d’un rat, n’importe quoi. »
« Ayons confiance en nous. Ayez confiance en vous, Vénézuéliens, a-t-il lancé lors d’un rassemblement à Caracas. Ne laissez pas l’obscurité gagner votre cœur, mais faites place plutôt à la lumière, à la force, à l’énergie. C’est la première chose que nous devons bien mettre au clair: c’est nous qui sommes responsable de mettre un terme à cette tragédie. »
Entre rage et abattement
« Nous avons une grande mobilisation dans tout le pays », a répliqué le président Nicolas Maduro par téléphone à la chaîne de télévision publique VTV, appelant à la « tolérance zéro » contre ce qu’il dénonce comme des violences de ses opposants.
Face aux difficultés, les Vénézuéliens oscillent entre rage et abattement face à cette nouvelle paralysie, la deuxième en trois semaines, après la méga-panne du 7 au 14 mars.
Rfi