Philippe Gilbert (Deceuninck) a remporté dimanche Paris-Roubaix, qu’il disputait seulement pour la troisième fois, au bout des 257 kilomètres d’une course très éprouvante. Le coureur belge complète ainsi un très riche palmarès. Paris-Roubaix est le quatrième « monument » du cyclisme gagné par Gilbert à qui manque seulement Milan-Sanremo.
Gilbert a battu au sprint son dernier compagnon, l’Allemand Nils Politt (25 ans), dont il a contré le démarrage à 13 kilomètres de l’arrivée. Derrière le duo qui s’est disputé la victoire sur le vélodrome de Roubaix, le champion de Belgique Yves Lampaert a pris la troisième place (à 13 secondes) et a complété le triomphe de l’équipe Deceuninck en cette journée ensoleillée mais froide.
Après l’arrivée, le coureur wallon s’est écroulé en pleurs dans les bras du patron de l’équipe belge, Patrick Lefevere. Philippe Gilbert signe dans la foulée le 58e succès belge dans la « reine des classiques », un record !
Sagan débordé
Le vainqueur de l’année passée, le Slovaque Peter Sagan, a été débordé dans les 12 derniers kilomètres. Arrivé à une quarantaine de secondes (5e), il a précédé le sprint du premier groupe réglé par le Français Florian Sénéchal (6e).
La course, tendue en permanence malgré le vent défavorable, a pris tournure à l’approche des 50 derniers kilomètres. Sagan a réagi à une contre-attaque du Belge Wout Van Aert derrière le duo de tête (Gilbert, Politt) qui avait pris les devants une dizaine de kilomètres plus tôt, au second ravitaillement.
Gilbert, seul en tête, a coupé son effort pour attendre un groupe (Sagan, Vanmarcke, Van Aert, Lampaert, Politt) qui est sorti du secteur de Mons-en-Pévèle avec une avance d’une quarantaine de secondes. Van Aert, très en vue pour sa deuxième participation, s’est montré impressionnant sur les pavés. Mais il a fini par payer ses efforts de deux courses-poursuite, suite à un ennui mécanique dans la Trouée d’Arenberg puis une chute.
« Un rêve un peu fou »
A 36 ans et déjà vainqueur de Liège-Bastogne-Liège, du Tour des Flandres, de Paris-Roubaix et du Tour de Lombardie, il ne manque plus que Milan-Sanremo au coureur liégeois.
« Je suis un homme heureux. Je sentais que la forme revenait au fil des jours après avoir été malade au Tour des Flandres. Cela m’a vraiment remis en confiance pour aujourd’hui et je crois que j’ai fait une belle course aussi tactiquement. J’ai toujours ce rêve en moi de gagner tous les Monuments, j’ai fait ce rêve un peu fou il y a une dizaine d’année. C’est un objectif qui se rapproche et j’en suis encore plus proche aujourd’hui, c’est une grande fierté ».
Gagner Paris-Roubaix revêt un saveur particulière pour Philippe Gilbert. « C’est très spécial, parce que c’était un choix osé. Quand j’ai dit il y a trois ans que j’avais décidé de me mettre à fond sur ces classiques, beaucoup de gens ont dit que les pavés, ce n’était pas pour moi, et ils étaient pessimistes. Depuis, j’ai gagné le Tour des Flandres puis Paris-Roubaix. J’ai pu transformer mes qualités de puncheur qui m’ont fait gagner l’Amstel, Liège-Bastogne-Liège et la Flèche Wallonne. Je suis devenu un coureur différent et j’en suis très heureux. »