Parrainage électoral : Filtre ou escroquerie politique ?

Parrainage électoral : Filtre ou escroquerie politique ?

Le sujet fait débat depuis que l’État a décidé d’appliquer la loi sur le parrainage pour les prochaines élections législatives. Au Fouladou, la classe politique est aussi divisée sur la question. Certains acteurs voient dans l’application de cette loi, une façon d’écarter des candidats. Ils croient dur comme fer que ce parrainage électoral est «un recul démocratique et un blocage à la liberté de candidature».

Pis, «il viole aussi le secret du vote puisqu’il dévoile le choix de l’électeur avant le jour du scrutin», renchérit-on. Toutes choses qui font dire à ces acteurs politiques, que «ce parrainage n’est ni plus ni moins que de l’escroquerie politique».

Cependant, d’autres acteurs prennent le contrepied. Ils soutiennent que le parrainage est le bienvenu. Selon eux, sa pertinence se trouve dans le fait que «le pays compte plus de 300 partis politiques».

Donc, «il faut impérativement un filtre pour écarter les candidatures farfelues et fantaisistes», a-t-on raisonné ; tout en laissant entendre que «le champ politique ne doit pas être assimilable, à un cirque puisqu’il est question du destin du pays».

S’y ajoute l’équation de la lenteur lors des opérations de vote. Avec un nombre pléthorique de candidats, on risque de ne pas pouvoir organiser le scrutin en une journée. Ce qui serait «un précédent grave», avertit-on.

Pour ces pourfendeurs du parrainage, l’État a tout intérêt à aller dans le sens de l’arrêt de la Cedeao rendu le 28 avril dernier sur la question. «La Cour décide que les formations politiques et les citoyens du Sénégal qui ne peuvent se présenter aux élections du fait de la modification de la loi électorale, doivent être rétablis dans leurs droits par la suppression du système de parrainage, qui constitue un véritable obstacle à la liberté et au secret de l’exercice du droit de vote, d’une part, et une sérieuse atteinte au droit de participer aux élections en tant que candidat, d’autre part». Une piqûre de rappel pour que nul n’en ignore.

De l’avis de bon nombre d’observateurs du champ politique, il est nécessaire que les acteurs impliqués dans le processus électoral ouvrent une discussion sur cette question afin de trouver une solution concertée et consensuelle. Ceci pour ne pas encore plonger le pays dans une situation de tension, qui pourrait faire revenir le démon de la violence.

Tribune