Pause en Bourse, interrogations sur l’impact de l’accord USA-Chine

Les principales Bourses européennes font du surplace en début de séance mercredi, les déclarations américaines sur le maintien des droits de douane touchant les produits chinois incitant les marchés à la prudence à quelques heures de la signature de l’accord de “phase 1” entre Washington et Pékin.
À Paris, le CAC 40 perd 0,06% à 6.037,15 points à 08h40 GMT. A Londres, le FTSE 100 cède 0,08% et à Francfort, le Dax abandonne 0,11%.

L’indice EuroStoxx 50 baisse de 0,06% et le FTSEurofirst 300 de 0,12% tandis que le Stoxx 600 grappille 0,01%.

Alors que les Etats-Unis et la Chine s’apprêtent à signer à la Maison blanche (à 16h30 GMT) l’accord commercial de “phase 1” conclu le mois dernier, le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, a déclaré mardi que les Etats-Unis maintiendraient les droits de douane en vigueur sur des produits chinois jusqu’à la conclusion de la “phase 2”.

Il a simplement ajouté que Donald Trump pourrait envisager de réduire les droits de douane si les deux pays agissaient rapidement pour conclure un accord de suivi.

Ces propos impliquent que Washington continuera à taxer à 25% quelque 250 milliards de dollars (milliards d’euros) de produits chinois à leur arrivée sur le sol américain, peut-être jusqu’à l’élection présidentielle de novembre.

“La perspective d’une absence de réduction des tarifs douaniers tempère l’optimisme sur l’accord USA-Chine”, constate Bethel Loh, stratège de ThinkMarkets. “Au vu de l’historique peu glorieux de Trump en matière de respect de ses engagements, il est tout à fait possible qu’il brandisse la perspective de réduction des droits de douane d’ici novembre dans le but de renforcer son discours de campagne.”

En attendant de détailler l’accord de “phase 1”, les investisseurs suivront entre autres la première estimation de la croissance 2019 en Allemagne à 09h00 GMT, les chiffres mensuels de l’inflation au Royaume-Uni à 09h30 GMT, susceptibles d’influencer la prochaine décision de la Banque d’Angleterre, et ceux des prix à la production aux Etats-Unis à 13h30 GMT.

VALEURS

Plusieurs secteurs les plus exposés au thème de la montée des barrières commerciales figurent parmi les replis les plus marqués du début de séance: l’indice Stoxx de l’automobile cède par exemple 0,69%, celui des matières premières de 0,12%.

A la hausse, le compartiment des hautes technologies (+0,13%) est soutenu entre autres par le constructeur néerlandais d’équipements pour le secteur des semi-conducteurs ASM International, qui prend 8,36% après des ventes et des commandes supérieures aux attentes.

A Paris, Altran gagne 2,71% à 14,43 euros au lendemain du relèvement de l’offre d’achat de Capgemini (-0,44%) à 14,50 euros par action.

Safran s’adjuge 0,94%, la meilleure performance du CAC 40, grâce à un conseil d’achat de Goldman Sachs.

EN ASIE

A la Bourse de Tokyo, l’indice Nikkei a terminé en baisse de 0,45% après trois séances consécutives de progression qui l’avaient porté mardi à son plus haut niveau depuis quatre semaines.

A Shanghai, le SSE Composite a clôturé sur un repli de 0,54% et le CSI 300, qui regroupe les principales capitalisations de Chine continentale, a perdu 0,55% au lendemain d’un plus haut de près de deux ans.

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini en ordre dispersé mardi, la perspective de voir les Etats-Unis maintenir des droits de douane sur les produits d’importation chinois jusqu’à l’élection présidentielle américaine de novembre ayant pesé sur la tendance.

L’indice Dow Jones a gagné 32,62 points (+0,11%) à 28.939,67 mais le Standard & Poor’s 500 a perdu 4,98 points (-0,15%) à 3.283,15 et le Nasdaq Composite a reculé de 22,6 points (-0,24%) à 9.251,33 points.

JPMorgan, qui a donné le coup d’envoi de la saison des résultats en annonçant une hausse de 21% de son bénéfice au quatrième trimestre 2019, a gagné 1,17%.

TAUX
Les rendements à dix ans de référence de la zone euro reculent après les plus hauts de deux semaines atteints mardi: celui du Bund allemand à dix ans cède près de trois points de base à -0,197% et son équivalent français revient à 0,052%.

Sur le marché obligataire américain, les rendements de référence ont reculé mardi après l’annonce d’une hausse moins marquée qu’anticipé des prix à la consommation le mois dernier aux Etats-Unis (+0,2% sur un mois, +2,3% sur un an). Celui des Treasuries à dix ans perdait trois points de base en fin de séance à 1,818% et il est repassé sous 1,81% dans les échanges en Asie.

CHANGES
Les écarts sont faibles sur le marché des devises dans l’attente d’éclaircissements sur le contenu de l’accord USA-Chine.

Le dollar s’apprécie légèrement (+0,04%) face à un panier de devises de référence, l’euro revient sous 1,1125 et les monnaies les plus sensibles aux tensions commerciales, comme le yuan ou le dollar australien sont pratiquement inchangées.

Le yen, qui avait baissé ces derniers jours avec le regain d’appétit pour le risque, repart à la hausse face au dollar comme face à l’euro.

La livre sterling est quasi stable dans l’attente des chiffres de l’inflation au Royaume-Uni après plusieurs séances de repli liées aux spéculations sur une éventuelle baisse de taux de la Banque d’Angleterre.

PÉTROLE
Le marché pétrolier est orienté à la baisse, affecté entre autres par les doutes la capacité de l’accord USA-Chine à soutenir la demande chinoise. Le Brent abandonne 0,23% à 64,34 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,29% à 58,06 dollars.

Les investisseurs attendent à 15h30 GMT les chiffres hebdomadaires de l’Energy Information Administration (EIA) sur les stocks de produits pétroliers aux Etats-Unis. Selon l’American Petroleum Institute (API), les stocks de brut ont augmenté de 1,1 million de barils la semaine dernière alors que le consensus tablait sur une baisse.