Pays-Bas: un journaliste grièvement blessé par balle, le pays en état de choc

Pays-Bas: un journaliste grièvement blessé par balle, le pays en état de choc

Le journaliste Peter de Vries a été blessé par balle mardi 6 juillet en pleine rue dans le centre-ville d’Amsterdam. Ce présentateur de télévision spécialiste des affaires criminelles est hospitalisé entre la vie et la mort après avoir été touché à la tête. Il avait été à plusieurs reprises le porte-parole de victimes de la mafia néerlandaise.

L’attaque dont a été victime mardi 6 juillet en fin de soirée Peter R. de Vries est ressentie aux Pays-Bas comme un véritable choc. D’abord parce que Peter de Vries est l’une des personnalités les plus connues du pays. On a l’habitude ici de le voir régulièrement sur les plateaux de télévision. Il est apprécié par beaucoup pour sa pugnacité dans sa défense de proches de victimes à la recherche de la vérité dans des grandes affaires criminelles. Et puis l’attaque choque aussi certains aux Pays-Bas qui ont l’impression qu’une fois de plus, c’est l’état de droit néerlandais qui est touché au cœur.

En septembre 2019, un avocat avait été abattu lui aussi en pleine rue à Amsterdam. Son tort était d’avoir défendu un témoin clef dans une vaste affaire d’assassinats dans le milieu local du trafic de cocaïne. D’ailleurs, depuis peu, Peter R. de Vries était présenté comme le nouveau confident de ce témoin clef.

Même si l’enquête est en cours et que la police n’a encore précisé aucune piste, de nombreux médias néerlandais rappellent que Peter R. de Vries craignait il y a deux ans de figurer sur la liste des personnes à abattre de cette mafia de la drogue.

« Un crime contre le journalisme »
« Il s’agit d’un crime contre le journalisme et d’une attaque contre nos valeurs de démocratie et d’État de droit. Nous continuerons sans relâche à défendre la liberté de la presse », a tweeté Charles Michel le président du Conseil européen.

Au Parlement européen, l’eurodéputée néerlandaise Sophie in’t Veld a été la première à prendre la parole devant l’hémicycle à Strasbourg pour dénoncer une « attaque lâche » contre un journaliste d’investigation. « C’est la cinquième fois en moins de quatre ans qu’un journaliste d’investigation est victime d’un attentat. Il est entre la vie et la mort, nous devons tous penser à lui », a-t-elle déclaré.

« Les journalistes qui enquêtent sur les abus de pouvoir présumés ne sont pas une menace mais un atout pour nos démocraties et nos sociétés. Et nos pensées et notre solidarité vont au journaliste Peter de Vries », a déclaré de son côté la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, devant le Parlement.

rfi