Au Pérou, le bras de fer continue entre le président Martin Vizcarra et le Congrès, dominé par l’opposition fujimoriste et apriste. La semaine dernière, les députés ont marqué un point en archivant la demande présidentielle d’avancer d’un an les élections générales pour mettre fin au blocage institutionnel du pays. Ce lundi 30 septembre, le président va répliquer en s’opposant à la nomination par le Congrès des membres du Tribunal constitutionnel.
De notre correspondant à Quito, Éric Samson
Pour la troisième fois en un an, le président péruvien va poser la question de confiance aux députés, cette fois pour proposer un nouveau mode d’élection des membres du Tribunal constitutionnel. Si la majorité législative refuse, le Parlement sera dissous. La question de confiance, c’est un peu la bombe atomique dont dispose le chef de l’État contre une majorité d’opposition qui ne le laisse pas gouverner.
Martin Vizcarra s’affirme prêt à quitter le pouvoir à tout moment, ce qui n’est pas nécessairement le cas des députés d’opposition qui ne souhaitent pas perdre leur immunité parlementaire. Martin Vizcarra affirme également vouloir protéger le Tribunal constitutionnel des « méandres de la corruption ».
Six membres à renouveler
Ce lundi 30 septembre, les députés doivent en effet renouveler six des sept membres de l’organisme qui pourrait à brève échéance évaluer les demandes de mise en liberté de la leader d’opposition, Keiko Fujimori, et de son père, l’ancien président Alberto Fujimori.
La commission interaméricaine des Droits de l’homme a exprimé jeudi dernier sa préoccupation face au manque de transparence du processus de nomination. Parmi les candidats proposés, se trouvent en effet trois personnes favorables à la libération de Keiko Fujimori, dont le parti est majoritaire au Congrès.
Affirmant que la majorité parlementaire souhaite nommer des magistrats « répondant à ses intérêts et non à ceux de la Nation », Martin Vizcarra propose un nouveau mode d’élection et menace de fermer le Congrès si ce dernier refuse.
rfi