La junior australienne, qui détient 15% des participations du projet pétrolier sénégalais, joue gros en ce moment. En effet, ayant échoué dans la mobilisation des ressources afin d’honorer sa part de l’investissement pour la phase1 du développement de Sangomar, Far Sénégal se trouve dans une posture très délicate. Woodside, L’opérateur du projet lui a déjà notifié qu’elle est en défaut. Le ministère du pétrole aussi lui a envoyé un message très clair, quant à ce qu’elle risque.
La maison mère de FAR vient de réagir. Elle a reconnu que sa filiale sénégalaise n’a pas payé le dernier appel de fonds pour la phase de développement. C’est pourquoi elle a reçu notification de l’Opérateur de la Joint-Venture, Woodside. Elle a, cependant, pris une décision.
«Au cours des derniers mois, l’Opérateur a entrepris un programme de recadrage et de reprogrammation projet afin de réduire les dépenses d’investissement. FAR a pris la décision stratégique de préserver la trésorerie du groupe en attendant des éclaircissements sur les modifications des investissements du projet», précise la compagnie. En plus clair, elle attend de voir ce que donnera le travail de reprofilage des dépenses de la phase de développement, engagé par l’opérateur Woodside.
Elle risque la perte de sa participation
Mais, la junior australienne sait bien ce qu’elle risque. En effet, les textes de la Joint-venture, qui la lient aux autres membres du projet, disposent que si une partie défaillante n’a pas rempli ses obligations financières dans les 6 mois, à compter de la date de notification du défaut, elle perd sa participation sans compensation.
Les parties non défaillantes, c’est-à-dire celles qui se sont acquittés de leur part d’investissement, doivent honorer les impayés de la partie défaillante. Mais, en contrepartie, la compagnie défaillante n’assiste pas aux réunions du comité d’exploitation ni ne vote pendant la période par défaut.
FAR veut vite tout vendre et quitter
Consciente d’une telle situation, FAR dit avoir mis en œuvre une nouvelle série de réduction de ses dépenses. Elle indique avoir procédé à des licenciements, réduit les salaires de ses cadres supérieurs et directeurs non exécutifs. Et cette récente série de réductions de coûts intervient après une réduction substantielle des effectifs des entrepreneurs en avril.
De plus, FAR n’oublie par son ambition de vendre l’intégralité ou une partie de sa participation dans le contrat de partage de production. Elle indique qu’elle maintient cette procédure. Mais, toutes ces mesures pourront-elles la sauver de la perte de sa participation dans ce projet dont les premiers barils sont attendu en 2013 ? Les prochains jours nous édifieront. En tout cas, la compagnie est loin d’être dans une bonne posture.
igfm