Aux Philippines, il s’agit de la plage la plus célèbre : Boracay. Alors que la haute saison bat son plein, Rodrigo Duterte, le controversé président de l’archipel a annoncé mercredi la fermeture six mois durant du site qui, jusqu’à présent, attirait les touristes du monde entier. En cause : la pollution provoquée par les eaux usées déversées directement dans la mer. Rodrigo Duterte est allé jusqu’à comparer l’île de Boracay à une « fosse septique ». Boracay sera fermée aux touristes dès le 26 avril, soit dans moins de trois semaines. Sur les réseaux sociaux, l’annonce présidentielle fait des vagues.
De notre correspondante à Manille,
La décision a été annoncée sur Twitter par le porte-parole présidentiel. A plusieurs reprises, Rodrigo Duterte avait déjà brandi la menace de fermer Boracay. Aujourd’hui, ce qui fait réagir sur les réseaux sociaux, c’est la méthode présidentielle jugée radicale, alors que les autorités viennent d’approuver la construction d’un casino chinois à 500 millions de dollars. Avec cette fermeture, près de 18 000 employés de la station balnéaire risquent de se retrouver au chômage technique. C’est ce que dénonce une vidéo publiée sur Facebook intitulée « Sauvons Boracay » dans laquelle sont interviewés des gérants d’hôtels, parmi lesquels des Occidentaux et d’autres individus présentés comme des défenseurs de l’environnement.
En signe de solidarité, beaucoup d’internautes y sont allés de leur dernier cliché de vacances, avec par exemple le hashtag « à la prochaine Bocaray. Tu restes notre paradis ».
De « plus belle île » à « piège à touristes »
Cependant, avant même l’annonce présidentielle de Rodrigo Duterte, par le passé, plusieurs internautes avaient appelé au boycott de Boracay. Photo à l’appui, les posts des internautes mécontents de leur séjour se sont plaints des « marées vertes », ces algues causées par la pollution des eaux qui pullulent à certains endroits.
Il y a 3 ans, le post d’une bloggueuse de voyage d’origine polonaise avait fait le « buzz ». Fustigeant les dégâts environnementaux, une île surpeuplée, la gestion des déchets, le développement anarchique et la prostitution locale, elle était allée jusqu’à qualifier Boracay « de la pire île qu’elle ait jamais visitée », et de « piège à touristes », alors que la destination avait été élue à l’époque parmi « les plus belles îles au monde » par de prestigieux magazines de voyage quelques années auparavant.
rfi